LA PHRASE - Victime de crédits en baisse, la ministre de l’Ecologie malmène la solidarité gouvernementale.
L’INFO. Est-ce parce qu’elle est contestée ? Est-ce la pression des écologistes, - qui veulent le poste pour eux - qui l’a faite sortir de sa réserve gouvernementale ? Mardi matin, Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, a en tout cas lancé un vrai pavé dans la mare du gouvernement, en déclarant sur RTL que le "budget 2014 est mauvais".
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"Il y a une déception à l'égard du gouvernement". L’heure est aux économies, et à tous les niveaux. Pour le budget de 2014, les ministères seront ainsi invités à montrer l’exemple en taillant dans leurs dépenses. Le portefeuille de l’Ecologie ne fera pas exception, avec une baisse de 7%, soit une des diminutions les plus importantes du gouvernement. Cette baisse drastique de ses crédits a du mal à passer pour Delphine Batho, car "nous sommes dans un moment où les Français doutent, où (....) il y a une déception à l'égard du gouvernement", a-t-elle avancé, or la "question de l'écologie, de la transformation de notre modèle de développement économique est cruciale", a-t-elle insisté.
L'écologie est-elle "bien une priorité" ? Même si, à quelques exceptions près, tous les ministères sont touchés par ces coupes budgétaires, Delphine Batho juge cette décision contre-productive puisque "dans le moment actuel, quand tout va mal, les Français ont besoin d'espoir, de perspectives d'avenir", et le chantier du développement durable en est un, selon elle. Ce qui amène la ministre à s’interroger sur la ligne politique du gouvernement auquel elle appartient. Si elle reconnaît que "la situation budgétaire est extrêmement difficile", Delphine Batho juge néanmoins qu’ "il y a un affichage qui n'est pas bon". Et d’estimer qu'il convient désormais de se poser une question : l'écologie est-elle "bien une priorité" ? "Est-ce qu'on a la capacité de passer du discours aux actes ?" Un discours que ne renieraient pas les écologistes.
Dans les pas des Verts. Sitôt l’annonce de la baisse des crédits alloués au ministère de l’Ecologie, Jean-Vincent Placé (photo) avait qualifié cela, dans un entretien au Journal du Dimanche, de "signal désastreux vis-à-vis de la politique environnementale". "Cela confirme, s'il en était encore besoin, que des questions comme le dérèglement climatique, la biodiversité ou la politique de l'eau sont très secondaires pour ce gouvernement", taclait alors le chef de file des sénateurs d’Europe-Ecologie - les Verts.