La phrase à retenir. "La politique, pour moi, c'est du passé". Dans une interview accordée mercredi à la chaîne russe Rossia 24, Dominique Strauss-Kahn met fin aux spéculations sur un éventuel retour en politique. L'ancien ministre de l'Economie avait déjà évoqué le sujet, le 10 juillet, sur CNN, se contentant de déclarer "qu'il ne se présenterait pas" à la présidentielle de 2017.
Profession, consultant globe-trotter. Face caméra, l'ancien patron du FMI explique que ses nouvelles fonctions de "conseil" en tout genre lui conviennent parfaitement. "J'essaye comme je peux de remplir mon rôle et de donner des conseils les plus pertinents possibles", explique DSK. Un rôle de conseil globe-trotter dont il semble tirer une certaine fierté. "Aujourd'hui, j'oeuvre en tant que conseiller de gouvernements et de grandes entreprises dans de nombreux pays, dans tous les coins du monde : en Russie, en Afrique, en Amérique latine", énumère l'ancien patron du FMI.
Alors qu'il vient d'être renvoyé en correctionnelle pour "proxénitisme aggravé en réunion" dans l'affaire dite du Carlton, Dominique Strauss-Kahn parcourt le monde en qualité de conférencier ou consultant. Après le Royaume-Uni, le Maroc, la Corée du Sud, la Chine ou encore l'Ukraine, l'ancien directeur du FMI a été nommé en juillet membre du conseil de surveillance de deux institutions financières détenues à majorité par les pouvoirs publics russes : le Fonds russe des investissements directs (RDIF) et la Banque russe de développement des régions (BRDR), contrôlée par le pétrolier Rosneft. Pas plus tard que mardi, le quotidien serbe Danas et une source gouvernementale du pays ont fait courir le bruit que les autorités serbes lui auraient proposé un poste de conseiller auprès du gouvernement. L'entourage de DSK a toutefois démenti l'existence de tels contacts.
Expert ès économie. Dans cette même interview à Russia 24, Dominique Strauss-Kahn offre une nouvelle fois son expertise économique. L'ancien patron du FMI critique pêle-mêle "la coordination insuffisante" entre les pays de l'Union européenne, "le manque de volonté politique" contre les paradis fiscaux et observe que les Etats-Unis et la Chine ont "atteint une certaine compréhension, ce qui constitue un facteur nouveau". DSK ne rate en effet jamais une occasion de disserter sur l'économie. L'ancien paria de la politique française depuis l'affaire du Sofitel avait même conquis les sénateurs, le 26 juin dernier, en donnant un véritable cours magistral au sein du Palais du Luxembourg. Au menu : le rôle des banques dans l'évasion des capitaux.