Jean-Luc Godard est un spécialiste du contre-pied. Et pas seulement en matière de cinéma. Dans Le Monde daté de jeudi, le célèbre cinéaste, auteur notamment d’A bout de souffle et Prix du jury au dernier Festival de Cannes avec Adieu au langage, plaide ainsi pour que... le Front national soit associé au pouvoir.
Le Pen, Premier ministre. Évoquant les dernières élections européennes, Jean-Luc Godard lâche ainsi : "j'espérais que le Front national arriverait en tête". Il a été entendu, puisque le parti d’extrême droite a recueilli 25% des voix, loin devant l’UMP. Conséquence logique, selon le cinéaste : "Je trouve que Hollande devrait nommer Marine Le Pen Premier ministre." Tout simplement.
"Que ça bouge un peu". Jean-Luc Godard s’en explique ensuite : s’il veut voir le FN être associé au pouvoir, c’est "pour que ça bouge un peu. Pour qu'on fasse semblant de bouger, si on ne bouge pas vraiment. Ce qui est mieux que de faire semblant de rien faire", s’amuse-t-il. Il précise toutefois : "je ne suis pas pour eux. Mais j’ai juste envie que ça bouge un peu", insiste-t-il. "Les grands vainqueurs, ce sont les abstentionnistes. J’en fais partie depuis longtemps." Difficile à suivre, décidément. Comme un film de Jean-Luc Godard.
Olivier Duhamel répond à Godard. L'éditorialiste Olivier Duhamel a choisi de son côté l'humour pour répondre au cinéaste, en reprenant plusieurs titres de la filmographie de Jean-Luc Godard. Quelques réponses possibles, écrit-il sur Le Lab. Lui opposer Le Mépris, lui rappeler 2 ou 3 choses que l’on sait d’elle, lui demander de ne pas faire Bande à part, de ne pas tourner Je vous salue Marine, redouter qu’il soit À bout de souffle.
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