Il est sorti de son silence. Très discret dans la guerre intestine que se livrent NKM et plusieurs figures de l’UMP parisienne, Jean Tiberi a décidé de dire le fond de sa pensée, mardi matin, sur Europe 1. Et autant dire que Nathalie Kosciusko-Morizet a dû avoir les oreilles qui sifflent…
"Elle méprise les gens". L’ancien député, dont le fils va présenter une liste dissidente lors des prochaines élections municipales, a commencé par juger sans concession la campagne de NKM : "ça va mal, elle s’y prend mal. Au lieu de rechercher l’union et le rassemblement, elle essaye d’opposer les uns aux autres, d’attaquer. Elle méprise les gens", a-t-il estimé, avant de prendre son exemple personnel pour illustrer ses critiques : "dès son arrivée, elle m’a attaqué, moi l’ancien maire de Paris, c’est absurde, alors que je n’étais pas candidat. Elle fait n’importe quoi, il faut changer ça."
"C’est un suicide politique". Sur la situation du 5e arrondissement, sa mairie, qu’il souhaitait "léguer" à son fils, Jean Tiberi a estimé qu’elle "veut imposer une candidate qui n’a aucun lien avec le 5e, parce que c’est une amie et qu’il faut la recaser. Ce sont des méthodes absurdes. Depuis 1997, le 5e est à gauche et toute personne parachutée est battue : Sarkozy, Fillon… Donc c’est un suicide politique. Mais elle préfère perdre le 5e que de laisser Tiberi, ce qui est une erreur magistrale car Dominique (son fils, Ndlr) est élu, il a la légitimité. Pour l’union, il lui a même proposé la tête de liste dans le 5e, mais elle a refusé… Tant pis pour elle !"
"Fillon me déçoit beaucoup". Après sa charge contre l’ancienne ministre, Jean Tiberi s’est trouvé une autre cible. Lui qui avait soutenu François Fillon dans sa guerre contre Jean-François Copé n’a pas digéré la discrétion de l’ancien Premier ministre dans la bataille de Paris : "Dans tout Paris, les choses vont mal, il faut qu’elle se ressaisisse et que les responsables de l’UMP, messieurs Copé et Fillon – Fillon me déçoit beaucoup, lui qui m’avait dit qu’il était un homme fidèle et loyal, pour l’instant il ne l’est pas - prennent les choses en main", a-t-il taclé, avant d’en remettre une couche quelques instants plus tard : "je ne parle pas de l’aspect moral de monsieur Fillon, à qui j’ai laissé mon siège (de député de Paris, Ndlr) et qui s’est mal conduit". Et de conclure : "je suis triste".
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