Plus d'une semaine après sa chute à la sortie d'un cinéma, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts se dit "pleine de courage, pleine de volonté". Invitée d'Europe 1 lundi, Eva Joly a surtout tenu à relativiser son faible score dans les sondages, excluant toute remise en cause de l'accord EELV-PS. Pour l'écologiste, la campagne ne fait "que commencer". Les "jeux" ne sont pas "pas faits".
"Nous représentons plus que 2%"
Pas question donc de remettre en cause l'accord PS-Verts sur les législatives. Un accord disproportionné au regard du faible score de la candidate Verte dans les sondages ? Créditée d'environ 2% dans les enquêtes d'opinion, Eva Joly réfute l'argument. "Le poids des écologistes n'est pas reflété par les sondages aujourd'hui (...). Nous représentons beaucoup plus dans l'opinion que 2%", martèle l'eurodéputée.
Dans le détail, l'accord porte sur plus de 60 circonscriptions, prévoit un groupe de "25 à 30 députés" pour les écologistes en cas de victoire de la gauche, et 15 dans le cas contraire. Alors que plusieurs membres du PS, à l'instar Arnaud Montebourg, jugent cet accord trop généreux pour les écologistes, l'ancienne magistrate l'assure : l'accord de sa formation avec les socialistes n'est "pas caduc". "Cet accord va être respecté, j'en suis convaincue, parce que je crois à la parole donnée", a-t-elle expliqué.
Et pas question pour la candidate Europe Ecologie-Les Verts de laisser du terrain à la nouvelle coqueluche des sondages, Jean-Luc Mélenchon. A la question de savoir si François Hollande doit accorder au candidat du Front de gauche (qui oscille actuellement entre 13 et 15% dans les sondages), un nombre de circonscriptions proportionnel à son score, Eva Joly répond tout simplement "non".
Offensive sur les questions d'écologie
Rejetant l'idée selon laquelle elle ne parlerait pas assez d'écologie, et que le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon est en mesure de s'approprier ce thème, Eva Joly est par ailleurs montée au créneau lundi matin sur un grand nombre de questions touchant à l'environnement.
C'est sur le dossier du naufrage de l'Erika que la candidate Verte s'est montrée la plus offensive après l'annonce de la possible annulation prochaine de toute la procédure judiciaire. Voyant dans ce revirement la marque d'une "complicité" entre l'entreprise Total et l'Etat, l'ex-magistrate "met en cause les nominations partisanes ces cinq dernières années des magistrats". "L'avocat général n'est autre que la voix de Total", accuse-t-elle.
Et sur l'épineuse question des projets de forages en mer Méditerranée ? Eva Joly met en avant le rôle joué par les écologistes qui ont manifesté dimanche au pied du fort de Brégançon, dans le Var, avec des habitants pour dénoncer le possible renouvellement d’un permis d'exploration d'hydrocarbures.
"Il ne faut pas se faire d'illusion. C'est en raison de notre mobilisation que Nicolas Sarkozy refuse de renouveler le permis Melrose qui aurait permis le forage en eaux profondes en Méditerranée", se félicite Eva Joly.