Alors que la Manif pour tous appelle à manifester dimanche contre la GPA, la PMA mais pas que, le ministre des Finances est catégorique : "il n’y a même pas débat". "Ils manifestent peut-être pour dire des convictions, ce que je peux comprendre. (…) Mais ils ne manifestent pas contre un projet gouvernemental. Il y a même une position gouvernementale qui est une position radicalement opposée à la mise en œuvre de la gestation pour autrui. Donc sur ce point, il n’y a même pas débat entre ceux qui sont dans la rue et le gouvernement", a déclaré le ministre des Finances Michel Sapin, dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Mondre/I-Télé.
"Lorsque certains manifestaient contre le mariage pour tous, ils manifestaient contre un projet gouvernemental, un projet débattu au parlement. Ils voulaient dire leur désaccord, ils en avaient parfaitement le droit. (…) Le mariage pour tous est maintenant la loi de la République, il est aujourd’hui entré dans les mœurs, il est non seulement accepté mais soutenu par une très grande majorité de Français. Mais lorsqu’il s’agit de la GPA, c’est un autre sujet", a-t-il souligné.
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L'inscription à l'état civil ravive le débat. En autorisant la transcription à l'état civil d'enfants nés de GPA, sur injonction de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), le gouvernement a pourtant brouillé les pistes, même s'il s'agit d'une décision au cas par cas et non automatique. Mais pour Michel Sapin, les choses sont claires : la GPA est interdite en France, même si l'administration doit bien gérer les enfants qui en sont issus.Sur le principe, "nous sommes contre" la GPA car il s'agit d'une "marchandisation du corps de la femme qui est insupportable". "Donc il faut éviter que certains brandissent un épouvantail uniquement pour mobiliser des gens dans la rue", a-t-il ajouté.
Mais dans les faits, c'est plus complexe. "Lorsqu’un enfant est né, qu’il est sur le sol français, vous imaginez qu’on considère qu’il n’existe pas ? Qu’il n’est pas un être humain ? C’est cela la question qui avait été posée à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)", a-t-il précisé. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il alors pas fait appel de la décision de la CEDH ? "Parce qu'une décision de la CEDH ne porte pas sur un principe, elle porte sur un cas, un enfant. Il y a un enfant, on en fait quoi ? On le renvoie de l'autre côté de l'Atlantique ? Chacun voit bien que lorsqu'un cas se présente, évidemment il doit être traité de manière humaine", a argumenté Michel Sapin. Et se dernier d'ajouter, ce qui ne rassurera pas ceux qui redoutent un appel d'air : "quand vous avez des situations humaines, quelles que soient les lois, vous traitez cette situation humaine".
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