Il y a "Hollande, le président des bobos", "Montebourg, un Fabius avec des cheveux", "Baylet, la Maïté de l’équipe", et puis il y a Royal, "précise", "imaginative", "excellente". Réunis mercredi soir dans un café de la rue du Louvre à Paris pour suivre le troisième et dernier débat de la primaire, les partisans de Ségolène Royal n’ont pas fait dans la demi-mesure. Pour eux, leur favorite a été, au moins cette fois, "au-dessus", "bien meilleure" que les cinq autres candidats. Bref, pas de doute, Royal a "écrasé" la concurrence.
"Le ton juste" de "l'ordre juste"
"Enfin, Ségolène s’est réveillée !", insiste ainsi une militante, tandis que Martine, 50 ans, cadre dans le secteur social, commente : "la semaine dernière, elle avait déjà été bonne. Mais ce soir, elle est excellente". Pour Françoise, l’ex-candidate de 2007 a été "claire", "précise sur ses idées. Elle a eu un ton juste. Elle est apparue convaincue", assure-t-elle.
Est-ce que cela suffira, dimanche, pour espérer atteindre le second tour ? "Vous n’allez pas croire les sondages. Le panel est faux", s’insurge très sérieusement un militant, pour qui la question est clairement déplacée. Un autre raille : "Vous ne vous souvenez pas de Nicolas Hulot qui devait gagner la primaire écologiste contre Eva Joly ou de Bertrand Delanoë qui devait remporter, haut la main, la tête du parti au congrès de Reims. On ne remontera pas jusqu’à Balladur, hein ?".
"Mais qui connaît François Hollande ?"
En d'autres termes, "il ne faut pas croire les sondages. Vous savez j’ai tracté dans les quartiers, ils m’ont tous dit qu’ils allaient voter Royal. Ca, c’est une réalité. Là-bas, franchement… mais qui connaît François Hollande ?", raconte encore Martine.
Le deuxième tour de la primaire, "on y sera", confirme la porte-parole de Ségolène Royal, Najat Belkacem, qui ne "peut pas penser autrement. Ségolène Royal a été la plus cohérente, elle n’a jamais été prise à défaut" durant la campagne, assure-t-elle promettant "une surprise Royal".
Mais, pour créer cette "surprise", il faudra "aller chercher tous les citoyens. Il reste trois jours. Il faut continuer sur le terrain", est venue exhorter, vers minuit, Ségolène Royal, les traits tirés. "Chaque voix compte", martèle la candidate à la primaire.
Message reçu cinq sur cinq par les militants. En fait, "le deuxième tour de la présidentielle, pour Ségolène Royal, c’est dimanche", insiste, dehors, sur le trottoir, un ségoléniste. Il soutenait déjà Royal en 2007. Comme la plupart ici d’ailleurs. Puisque, à bien y regarder, rue du Louvre, mercredi soir, il n’y avait pas franchement de sang neuf dans le camp Royal.