L’officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy, mercredi soir sur TF1, ne surprendra pas grand-monde. Et surtout pas ses proches. Choix du QG, choix des équipes, choix du planning… Beaucoup de choses sont déjà mises en place autour de l’hôte de l’Elysée en vue de la campagne présidentielle à venir, quand bien même il répétait à l’envi sa volonté de rester président jusqu’au bout. A un peu plus de deux mois du premier tour, et à quelques heures de l’interview télévisée du président de la République, la machine Sarkozy est presque en place. Inventaire.
L’équipe de campagne. L’ensemble de l’ossature n’est pas encore connu en détail, mais la colonne vertébrale, elle, ne fait guère de doute. Pour chapeauter son équipe de campagne, Nicolas Sarkozy a choisi au cours du week-end Guillaume Lambert, son actuel chef de cabinet à l’Elysée, révélait samedi Lemonde.fr. L’homme devrait être secondé par Franck Louvrier, actuel directeur de la communication au palais présidentiel, et Emmanuelle Mignon, éminence grise en 2007, et qui devrait reprendre son rôle dans l’ombre. Le retour de la conseillère a été confirmé via Twitter par Nadine Morano dès le 4 février.
Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, devrait au contraire évoluer dans la lumière. Sa nomination au poste de porte-parole du candidat est quasiment acquise. La ministre de l’Ecologie sera aidée de plusieurs porte-paroles thématiques, tel Guillaume Peltier, secrétaire national UMP aux études d’opinion.
Enfin, l’indéboulonnable Henri Guaino sera encore et toujours la plume du chef de l’Etat, chargée décrire les grands discours du candidat, comme il a écrit ceux du président durant cinq ans.
Côté Web. Le futur candidat a lancé mercredi matin son propre compte Twitter. Le nombre de followers a aussitôt explosé : en début d'après-midi, le compte @NicolasSarkozy comptait près de 35.000 abonnés. Nicolas Sarkozy a posté seulement deux messages, remerciant ses nouveaux followers et donnant rendez-vous pour son interview sur TF1.
L'équipe du candidat avait déjà lancé une nouvelle page Facebook vendredi, comme le révélait Le Lab dès samedi. Par ailleurs, l'animation de la campagne en ligne devrait être confiée à l'agence Emakina, qui a déjà pensé et conçu le nouveau site de l'UMP.
Les rendez-vous. On évoquait Paris ou Marseille, ce sera finalement… Annecy. Le premier meeting du candidat Nicolas Sarkozy aura lieu en Haute-Savoie, jeudi, dès le lendemain de l’annonce de sa candidature, dans la salle Arcadium. Ce qui était à la base présenté comme une "réunion de soutien au président de la République" a changé de nature après l’annonce de la présence, annoncée par l'AFP mardi et confirmée notamment par le député Lionel Tardy sur Twitter, du principal intéressé. La proximité du Plateau des Glières, haut lieu de la Résistance, où le chef de l’Etat s’est déplacé à plusieurs reprises au cours de son quinquennat, n’est sans doute pas étrangère à ce choix. Le chef de l'Etat devrait par ailleurs faire une étape, juste avant ce meeting, dans une fromagerie des environs qui produit du Reblochon, selon les informations d'Europe 1.
Puis le 19 février, Nicolas Sarkozy se rendra à Marseille pour un grand meeting, devant près de 6.000 personnes. Le 23 février, le président candidat ira, selon les informations d'Europe 1, à Lille pour un meeting qui devrait rassembler 10.000 personnes. Pour l’Ile-de-France, il faudra sans doute patienter jusqu’au 11 mars et une grande réunion à Villepinte, en Seine-Saint-Denis.
Le QG. Le mystère a été levé depuis plusieurs jours. Le quartier général du candidat Sarkozy se trouve au 18, rue de la Convention, dans le 15e arrondissement de Paris. Ce vaste bâtiment de près de 600 mètres carrés cumulent les avantages : d’une part, il se situe non loin de l’Elysée et du siège d l’UMP. D’autre part, le 15e arrondissement de la capitale a une image moins bourgeoise que les 7e ou 16e arrondissements, où les ténors de l’UMP chargés de choisir le QG ont également prospecté.
Le livre-confession. Ce petit ouvrage fait l’objet de grandes rumeurs depuis plusieurs semaines. Tour à tour présenté comme un livre-programme ou comme une confession, avec mea culpa à l’appui, le livre de Nicolas Sarkozy devrait sortir au début du mois de mars. Son contenu reste une énigme, dans la mesure où il est encore susceptible d’évoluer sensiblement. Actuellement, selon l’AFP, c’est Emmanuelle Mignon qui relit le manuscrit et travaille à sa réécriture. Une preuve de plus que cette amie d’enfance de Valérie Pécresse, libérale et chrétienne revendiquée, devrait compter dans la campagne. D’autant que son meilleur ennemi Claude Guéant, qui l’avait peu à peu mise à l’écart des affaires de l’Elysée, ne travaille plus au sein du palais présidentiel.
Les règles de campagne. Nicolas Sarkozy candidat, cela change sensiblement la donne en termes de règlement. Pour répondre aux accusations de l’opposition, l’Elysée s’est dit prêt mardi à réintégrer plusieurs frais de déplacements du président Sarkozy dans les futurs comptes de campagne du candidat de l'UMP. Une rencontre en ce sens a eu lieu entre le directeur de cabinet de l'Elysée, Christian Frémont et François Logerot, le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Quant au temps de parole, cette officialisation devrait faciliter la tâche du Conseil supérieur de l’audiovisuel. L’instance a indiqué fin janvier que le temps de parole du chef de l’Etat était décompté lorsqu’il intervenait en tant que "candidat présumé". Désormais, le compte devrait être plus facile à réaliser. Mais Nicolas Sarkozy conserve son temps de parole de président de la République, à condition de ne tenir que des propos "régaliens", sur la politique étrangère par exemple.