C’est une attaque directe contre Nicolas Sarkozy. Alors que Dominique Strauss-Kahn assure n’avoir "rien d’autre à l’esprit que le FMI" et ne donne pas de position officielle quant à sa participation à la présidentielle de 2012, sa femme s’en prend au chef de l’Etat sur son blog. Et Anne Sinclair ne prend pas de gants.
Quand Nicolas Sarkozy "joue avec le feu"
Dans un billet intitulé "Jouer avec le feu" et publié dimanche soir, avant l'intervention de son mari sur France 2, l’ancienne journaliste commente la décision de Nicolas Sarkozy, qui a dit souhaiter la semaine dernière que la majorité et les parlementaires se saisissent du débat sur "la laïcité" et la place de l'islam en France. Une convention sur ce thème doit être organisée le 5 avril prochain.
"On nous annonce de toute urgence un débat national sur l'Islam", écrit Anne Sinclair, "après les malheureuses tentatives pour affoler les esprits sur l'identité nationale, après la loi sur la burqa, les dérapages sur les Roms".
Et de s’interroger : "Un débat ? Sur religion et démocratie ? Sur le futur des pays en développement ? Sur les inégalités nord-sud ? Sur cette Europe de la Méditerranée qui n'aura pas duré plus que le temps d'un colloque ?" La femme de Dominique Strauss-Kahn dénonce le fait que ce débat puisse être, "comme d'habitude, la volonté d'agiter les peurs en espérant dégonfler l'extrême droite et ressouder une droite déboussolée devant les alarmes des Français".
Aux yeux d’Anne Sinclair, cette initiative de la droite n’amènera rien de bon. "Après tout le fracas qui a déjà eu lieu, quel résultat ? Marine Le Pen à 20% dans les sondages. Belle réussite !", ironise-t-elle. Mais, relève l’épouse de DSK, "certains à droite, comme Alain Juppé, s'émeuvent, à juste titre, devant la perspective de remuer encore une fois cette trouble marmite". Un risque qu’elle considère comme "jouer avec le feu…".
Anne Sinclair parle-t-elle au nom de DSK ?
Cette prise de position de la femme du directeur général du FMI, candidat socialiste favori des Français dans les sondages mais non déclaré à l’heure actuelle, est lancée alors que Dominique Strauss-Kahn a lancé des piques voilées, dimanche soir, à la droite pour sa gestion économique de la France. Le socialiste, tenu à une stricte réserve par son mandat actuel, n’a pas pour autant levé le voile sur ses intentions en vue des primaires du PS.
Pour autant, DSK a affirmé qu'il écoutait "toujours" son épouse, Anne Sinclair. Et ce, alors qu’elle a confié, début février, qu'elle ne souhaitait pas qu'il brigue un nouveau mandat à la tête du FMI. "Ce qu'elle dit a beaucoup d'importance pour moi. (...) Quoi que je fasse, son avis comptera", a précisé le directeur général du FMI.