Cote de confiance, baromètres politiques, taux de satisfaction… Dans tous les sondages de rentrée, c’est la même tendance : François Hollande décroche.
Ainsi selon un sondage Ipsos publié lundi pour Le Point, la cote de François Hollande passe, pour la première fois, sous la barre des 50 % et s’érode de 11 points en août avec 44% de satisfaits contre 55% en juillet.
Une baisse déjà relevée ce week-end par une enquête de l’Ifop pour Journal du Dimanche. Selon l’institut, le chef de l’Etat a perdu cinq points d'opinions favorables en seulement deux mois (En savoir plus ici ). Comment expliquer un tel décrochage ? Que lui reprochent les Français ? Voici quelques éléments de réponse.
• Les sympathisants de droite "ne laissent rien passer"
La chute de la cote de confiance de François Hollande "a été très forte", confirme à Europe1.fr Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, qui dresse un parallèle avec les 100 premiers jours de Nicolas Sarkozy. "A l’été 2007, Nicolas Sarkozy réunissait encore 66% de satisfaits et il bénéficiait d’une certaine bienveillance chez les sympathisants de gauche où il totalisait 41% d’opinions favorables. La cote de confiance de François Hollande, elle, ne s’élève aujourd’hui qu’à 54 % et surtout, les sympathisants de droite ne lui laissent rien passer : seuls 13% se disent satisfaits", analyse le sondeur.
• Un début d’impatience sur le front de la crise
Le dévissage de François Hollande dans les enquêtes d’opinion peut également s’expliquer par l’inquiétude des Français qui attendent des mesures sur le front de la crise.
"Les Français sont désormais conscients de la gravité de la situation. Ils sont excessivement pessimistes et attendent des actions. Mais, durant l’été, François Hollande n’a pas jugé bon - à tort ou raison - d’intervenir, de faire un discours de vérité à la Winston Churchill [qui avait promis en 1940 "du sang et des larmes" aux Anglais]. Il y a donc chez les Français un début d’impatience face au silence du pouvoir", explique à Europe1.fr le politologue Gérard Grunberg, estimant que le chef de l’Etat aurait dû être plus présent cet été sur le front de la crise.
• Une cristallisation autour du prix de l’essence
"Sondés, les Français se disent également très concernés par les problématiques de pouvoir d’achat. Et, on remarque que leur mécontentement se cristallise autour du prix du carburant", indique Frédéric Dabi. "Sur ce dossier de l’essence, les Français perçoivent que la baisse des prix, annoncée durant la campagne, sera plus faible que ce qu’ils attendaient. Leur confiance en l’exécutif commence, ici, à se lézarder et ils s’interrogent sur les promesses électorales que le gouvernement pourra tenir", ajoute-t-il.
En conséquence, même si les Français apprécient le style du président "normal", la cote de confiance du chef de l’Etat pâtit de la situation économique. Et cette tendance pourrait persister. La rentrée s’annonce, en effet, chargée en dossiers sensibles : la ratification du traité budgétaire européen et le vote d’un budget très serré.