"On ne dérange pas les Français". François Hollande a revêtu ses habits de chef de guerre, en décidant mercredi l'envoi de l'armée française en Centrafrique. Mais parlera-t-il un jour aux Français de sujets plus concernant ? Selon les informations d'Europe1, non. Il n'y aura, en tout cas, pas de grandes émissions avant Noël. "On ne va pas à la télé, on ne dérange pas les Français, quand on n'a rien à dire", lâche même un conseiller élyséen.
Hollande n'aime pas la télé. Le président a donc décidé de ne pas fanfaronner sur les sujets économiques, et notamment le chômage, tant que la courbe n'est pas solide. Et tout ce qui ressemblerait à une opération de communication serait "sanctionné" par les Français, confie-t-on au palais présidentiel. François Hollande se contentera d'une intervention publique ciblée sur l'international et la Centrafrique, samedi. En tout cas officiellement.
Car quand on gratte un peu, l'explication est un peu plus embarrassante pour le chef de l'Etat. La réalité, c'est que les précédentes émissions de François Hollande ont été ratées. "La télé ce n'est pas son média de prédilection. Il sait parler du Mali mais pas des sujets qui touchent réellement les Français. Il veut tout dire, montrer qu'il maitrise ses sujets et du coup, il s'embrouille", décrypte un proche du président. Le risque de faire un flop d'audience pour la prochaine émission pèse donc dans son choix de ne plus communiquer.
Et il préfère parler aux journalistes. L'Elysée trépigne d'impatience, en revanche, à l'idée de la prochaine conférence de presse que tiendra le président. Le chef de l'Etat, estime-t-on, excelle dans le dialogue avec les journalistes et les relayeurs d'opinion. La présidence est donc en train d'organiser une séance question-réponse de deux heures, considérée comme "l'acte I" de sa reconquête.
Des ministres pas assez mobilisés. Au-delà de sa personne, le chef de l'Etat attend surtout de ses ministres, de TOUS ses ministres, qu'ils se mobilisent davantage. Car au-delà de Valls, Montebourg, Sapin, Le Drian et Le Foll, ils ne sont pas vraiment audibles, regrette-t-on au palais présidentiel. Or, c'est d'abord à eux de porter le message présidentiel. Comme le résume l'éditorialiste d'Europe, Caroline Roux : "Hollande a choisi le confort et refuse la prise de risque".
Le 31 décembre, il y aura tout de même la traditionnelle allocation du président de la République. Mais, résume Caroline Roux, il ne faut "rien attendre de surprenant, d'inattendu, et d'ébouriffant sur ses choix politiques et sa communication".
> CENTRAFRIQUE - François Hollande veut agir vite
> MÉDIAS - Hollande et BFM TV, c'est "je t'aime, moins non plus"