SES DEBUTS
Adolescent, il voue un culte au président socialiste chilien Salvador Allende et soutient le combat d’Amnesty International pour les droits de l’Homme. Avec deux amis de son quartier, il se lie vers 16 ans à des militants de Lutte ouvrière (LO) et s’éprend des idées du mouvement ouvrier. "On se disait à l’époque anarchistes, contre la société qu’on trouvait violente, anti-Pinochet, pour Mandela, contre l’Apartheid, antinucléaire, baba-cool...", se rappelle le candidat. Il a le verbe haut, les cheveux longs, écoute Renaud, rêve de révolution.
SES MENTORS
Lui préfère évoquer de grandes figures historiques : le philosophe et encyclopédiste français Denis Diderot, le naturaliste anglais Charles Darwin, ou bien sûr, Karl Marx.
SON HEURE DE GLOIRE
Le syndicaliste a mené et remporté une "lutte" de quatre ans (2007-2011) contre un plan de suppressions d’emploi dans son usine Ford de Blanquefort en Gironde. "On est 250 à manifester un samedi matin, à l’appel de la seule CGT. Nous réussissons à amorcer la bataille, les rendez-vous vont se multiplier et se diversifier, la mobilisation va grossir", se souvient-il. Grâce aux manifestations, aux grèves, aux blocages, aux pressions sur les élus et à la sensibilisation des habitants, un millier d’emplois sont sauvés et la production relancée.
SON PIRE MOMENT
Il voudrait oublier son passage dans l’émission, On n’est pas couché, en octobre dernier. Le candidat n’a pas résisté longtemps au feu nourri de Natacha Polony, Andrey Pulvar et Laurent Ruquier. Même le philosophe Michel Onfray, pourtant partisan de l’extrême gauche, ne l’a pas épargné. Une preuve "du mépris social" de la télévision selon Philippe Poutou. "C’est qui cet ouvrier qui sort de nulle part? À 40 ans, si tu es à l’usine, tu es considéré comme un looser. Tu n’as pas de Rolex…", a-t-il réagi depuis. "Le mépris social est cependant moins violent sur un plateau télé que dans l’entreprise", reconnaît-il.
SON GIMMICK
Il cite souvent Olivier Besancenot, mais le réflexe est le plus souvent involontaire tant les médias usent de la comparaison avec l’ancien leader charismatique du NPA.
SON CHEVAL DE BATAILLE
"Rendre leur dignité aux salariés". Depuis des années, le délégué CGT est de toutes les luttes syndicales. Aujourd’hui, il souhaite que "les gens d’en bas, les salariés de base, les ouvriers, les jeunes, les chômeurs et les précaires se mêlent de politique". Il veut être leur "porte-parole" dans la campagne qui s’annonce.
SON FOND DE COMMERCE
"Virer Nicolas Sarkozy!", qu'il accuse de privilégier les riches et d’attaquer les acquis sociaux des classes populaires. "Entre crise, dette et triple A, nous subissons actuellement un discours propagandiste pour faire accepter l’austérité. Nous prônons une autre perspective, le progrès social est possible", assure Philippe Poutou. Comme un leitmotiv, il en a fait le but ultime de son combat.