Une croissance supérieure à 0,8% au 1er trimestre : c’est avec un bon chiffre économique que François Fillon est entré jeudi soir sur le plateau de la nouvelle émission politique de TF1 Parole Directe. Le Premier ministre a tenu à préciser que les résultats de la croissance française seraient "meilleurs que nos voisins". "Mais le gouvernement n’a pas de baguette magique pour augmenter le pouvoir d’achat en période de crise", a reconnu François Fillon.
Sur le cas particulier des fonctionnaires, "l’affirmation selon laquelle le pouvoir d’achat des fonctionnaires aurait baissé n’est pas exacte", a assuré le Premier ministre, alors qu’un gel du point d’indice qui sert à fixer les salaires a été annoncé. "Personne ne pourrait faire différemment compte-tenu de la situation de notre pays", a-t-il par ailleurs affirmé.
"L’équipe gouvernementale doit être disciplinée"
François Fillon a défendu plus globalement le bilan du quinquennat Sarkozy : "la retraite, l’université, le service minimum, ce sont des réformes qui changent le fonctionnement de notre pays mais qui se mettent en place progressivement", a-t-il indiqué.
Revenant au passage sur la polémique créée par le ministre Laurent Wauquiez sur le Revenu de solidarité active, le RSA, François Fillon a assuré que le débat était "clos". "Personne ne dit que le RSA n’est une réforme qui n’a pas besoin d’être évaluée", a glissé le chef du gouvernement. Mais "un membre du gouvernement ne doit pas s’exprimer de façon aussi catégorique sur un sujet qui concerne un autre ministre sans qu’il y ait eu au moins un minimum de concertation (…) L’équipe gouvernementale doit être disciplinée et solidaire avant 2012", a conclu François Fillon, appelant à plusieurs reprises son ministre par son prénom "Laurent".
Un appel aux "radicaux"
Poursuivant cette thématique de l’unité au sein de la majorité, en vue de 2012 cette fois, le chef du gouvernement a lancé un appel aux "radicaux" : "vous avez votre place dans la majorité". Premier visé : l’ancien ministre Jean-Louis Borloo. Sans revenir sur ce cas en particulier, François Fillon a généralisé : "je redoute qu’il y ait trop de candidatures à l’élection présidentielle".
Le candidat que soutiendra François Fillon en 2012, lui, ne fait pas de doute. Ce sera Nicolas Sarkozy. Et ce même si le Premier ministre a décliné la possibilité de conduire la rédaction d’un futur programme, "parce qu’il faut se renouveler". Mais "Nicolas Sarkozy a montré qu’il était solide", a argumenté François Fillon.