Présidence de l'UMP, une élection insondable

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Louis Hausalter , modifié à
3 QUESTIONS À - Peut-on effectuer des sondages réalistes sur les scores des trois candidats ? "Autant chercher une aiguille dans une botte de foin", répond Jérôme Fourquet, de l'Ifop.

C'est une élection sans suspense. Sauf catastrophe, Nicolas Sarkozy sera élu président de l'UMP le 29 novembre prochain. En revanche, ce scrutin est marqué par une inconnue : avec quel score l'ancien président l'emportera-t-il ? Et combien de militants ses concurrents, les députés Bruno Le Maire et Hervé Mariton, parviendront-ils à séduire malgré tout ? Si à l'UMP, on se livre au petit jeu des pronostics, la réponse est en réalité difficilement prévisible, car seuls 268.341 adhérents de l'UMP voteront. L'éclairage de Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion publique de l'Ifop (photo), interrogé par Europe1.fr.

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Est-il possible d'effectuer des sondages sur l'élection à la présidence de l'UMP ?

C'est impossible, à moins que l'on nous fournisse le fichier des adhérents. Or, ce n'est pas la pratique. En tout cas, l'UMP ne nous a rien commandé sur le sujet. Sinon, on pourrait isoler les adhérents de l'UMP, qui représentent 0,5% de la population française. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Si vous avez 150.000 euros à dépenser, c'est possible ! Mais ce coût est prohibitif, aucun média n'est prêt à débourser autant.

En revanche, il existe des sondages sur les "sympathisants" de l'UMP, qui donnent un clair avantage à Nicolas Sarkozy. Sont-ils pertinents pour prédire cette élection ?

Il est toujours intéressant de connaître le regard des électeurs de droite. Il serait curieux que les dynamiques à l'œuvre dans cet électorat ne se retrouvent pas chez les adhérents de l'UMP, car les militants ne sont pas hors sol. Interroger les sympathisants donne donc un ordre de grandeur.

Il faut toutefois prendre ces chiffres avec prudence. D'abord parce que, de même qu'un militant socialiste est en général plus à gauche qu'un sympathisant socialiste, un militant UMP est plus à droite qu'un sympathisant UMP. Ensuite, il faut prendre en compte les enjeux du vote. Certes, les aspects internes, comme la future organisation du parti, ne sont pas prépondérants dans cette campagne, mais on parle tout de même de cuisine interne. Les militants y sont bien sûr plus sensibles que les sympathisants, qui regardent cela de plus loin.

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© Les adhérents à l'UMP devront choisir entre Bruno Le Maire, Nicolas Sarkozy et Hervé Mariton le 29 novembre prochain.

Sera-t-il aussi compliqué de faire des projections sur la future primaire de la droite pour 2017 ?

Non, on l'a vu lors de la primaire socialiste en 2011 : on était évidemment plus à l'aise pour débusquer 2,5 millions de personnes que les 150.000 adhérents du PS. Et d'ailleurs, à l'époque, les sondages avaient bien prévu la victoire de François Hollande.

En revanche, il est très difficile de cerner le taux de participation à une telle élection. On demande aux sondés quelle est leur certitude d'aller voter sur une échelle de 1 à 10, et on ne retient que le noyau dur. Pour autant, il est impossible de dire aujourd'hui combien de personnes participeront à la primaire de la droite dans deux ans. Cela dépendra du contexte, et notamment de ce que décidera l'UDI : les centristes participeront-ils ou pas ?

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