Saisine contre saisine. Alors que le Parti socialiste a annoncé mercredi avoir saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) sur le coût des déplacements de Nicolas Sarkozy, qui relèvent selon lui d'une campagne électorale financée par les contribuables, l’UMP a riposté jeudi.
"Saisine de la chambre régionale des comptes"
Le parti présidentiel a réagi via l'Association des élus régionaux de France (AERF), structure créée en octobre et présidée par l'ancien ministre Hervé Novelli. L’instance, créée au lendemain de la défaite aux élections régionales en 2010, revendique 500 adhérents et entend contrecarrer la prédominance de la gauche, tant dans les régions que dans les départements. L’AERF a donc réclamé par communiqué "la saisine des chambres régionales des comptes sur les dépenses des exécutifs locaux socialistes".
Dans le viseur de l’instance proche de l’UMP : la primaire socialiste d’abord, François Hollande ensuite. L’AERF souhaite ainsi "des vérifications sur les moyens de déplacements utilisés par les présidents de région, les présidents de départements et leurs cabinets pendant la période des primaires socialistes", qui se sont déroulées en octobre. Voilà pour la primaire.
Moyens "mis au service de leur candidat"
L’organisme exige en outre des "contrôles stricts" sur les moyens des collectivités locales détenues par le PS et "mis au service de leur candidat aux élections". Voilà pour François Hollande. L’AERF insiste. "Les contribuables locaux subventionnent indirectement un candidat qui n'est pas le leur. Cela crée de fait une situation d'inégalité de plus en plus flagrante entre candidats qui heurte nombre de nos concitoyens qui le constatent sur le terrain", assure-t-elle.
La polémique avait éclaté à l’occasion des récents déplacements effectués par Nicolas Sarkozy devant les maires ou dans la centrale du Tricastin, par exemple. L’équipe de François Hollande avait condamné le fait que les frais de ces voyages étaient pris en charge par l’Etat, alors que le Nicolas Sarkozy se comportait plus en candidat qu’en président. Un mélange des genres contesté par l’UMP. D’abord en paroles, désormais en acte.