A près d'un an de l'élection présidentielle, le Parti socialiste a annoncé pour la première fois un embryon de programme électoral. La liste, qui se décline en une trentaine de propositions phares, devrait être présentée lundi en Bureau national. Martine Aubry en a dévoilé certaines samedi devant les jeunes socialistes, avant que le Journal du Dimanche n'en révèle d'autres dans son édition du 3 avril.
Emploi et jeunesse. Le PS souhaite reprendre le concept des emplois-jeunes, en créant 300.000 emplois d'avenir, "pour mettre le pied à l'étrier aux jeunes, rassurer les familles, rétablir la confiance et relancer l'économie". Les domaines de l'innovation sociale et environnementale seraient particulièrement ciblés. Une allocation d'études sous condition de ressources serait attribuée aux jeunes en formation, dans le cadre d'un "parcours d'autonomie".
Parallèlement, il s'agirait de lutter limiter la précarité, "en supprimant les exonérations de cotisations aux entreprises abusant des CDD et de l'interim", en encadrant les stages "pendant les études, pour qu'ils soient rémunérés correctement et les proscrire après, pour qu'ils ne se substituent pas aux vrais contrats de travail".
Égalité. Les socialistes veulent remettre au goût du jour les CV anonymes, notamment pour les jeunes. Pour éviter les contrôles d'identité à répétition, Martine Aubry propose une "attestation de contrôle d'identité". Le PS travaillerait également à l'établissement de l'égalité salariale entre hommes et femmes.
Logement. Le PS propose un plan "massif" de construction de 150.000 logements sociaux par an, l'encadrement des loyers à la relocation du parc privé et la diminution.
Santé. Afin de lutter contre la désertion des zones rurales, les jeunes médecins seraient poussés à s'installer pendant deux ou trois ans à la campagne ou dans les quartiers populaires pour lutter contre les déserts médicaux.
Fiscalité. L'impôt sur le revenu et la CSG seraient fusionnés pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source. Le PS mettrait en place une limitation des écarts de rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dans lesquelles l'Etat a une participation (EDF, Areva..)
Entreprises. Le projet est de créer une "banque publique d'investissement", regroupant les moyens de la Caisse des dépôts et consignations, d'Oseo, du Fonds stratégique d'investissement et de la banque postale, déclinée en fonds régionaux pour financer les PME innovantes et prendre des participations pour structurer les filières d'avenir
Le PS souhaite aussi moduler l'impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices. L'entreprise qui réinvestit intégralement ses bénéfices verra son taux d'impôt sur les sociétés baisser de 33% à 20%. Le PS relèvera jusqu'à 40% le taux d'impôt pour les entreprises, pour distribuer leurs bénéfices sous forme de dividendes aux actionnaires.
Nucléaire. Le PS propose un nouveau "mix énergétique", avec rattrapage du développement des énergies renouvelables. Le but est de sortir du tout nucléaire et du tout pétrole en 30 ou 40 ans.