"La France est une grande cause, donc si mes amis le souhaitent, je suis prêt à l'incarner". Par ces quelques mots, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a un peu plus entrouvert la porte vers une possible candidature à l'élection présidentielle en 2012.
"Je suis prêt mais cela se fait collectivement. (...) Je garderai en dernier ressort ma propre décision", a-t-il ajouté, jeudi soir sur France 2, tout en précisant par la suite : "je ne vous ai pas dit que j'étais candidat". Jean-Louis Borloo a-t-il subi des pressions, notamment de Nicolas Sarkozy, pour ne pas prendre son indépendance ? "Je n'ai subi aucune pression", a-t-il répondu, avant de démentir toute stratégie visant à négocier un poste dans un futur gouvernement ou à "aider" Nicolas Sarkozy à drainer les voix centristes vers l'UMP en vue du second tour de 2012.
Il quitte l'UMP pour créer son parti
Jean-Louis Borloo va créer un nouveau parti pour "organiser l'aile sociale, l'aile humaniste de la majorité", une entité qui rassemblera les centristes du Nouveau centre, les gaullistes sociaux et les écologistes. Le Parti radical était à l'origine un des fondateurs de l'UMP.
"On va organiser cette formation politique avant l'été, évidemment, c'est à l'extérieur de l'UMP et par voie de conséquence, nous allons, je quitte l'UMP", a-t-il ajouté. "Cela sera soumis au congrès du parti radical les 14 et 15 mai. Mais vous pouvez considérer qu'il y a une nouvelle formation, une alliance républicaine", a-t-il annoncé, entouré par plusieurs anciens ministres, dont Thierry Breton, Fadela Amara et Hervé Morin.
"On a évidemment vocation à avoir un candidat" à la présidentielle, a-t-il expliqué, avant de préciser : "cela me paraît tout à fait normal, c'est la vocation [de cette nouvelle alliance, NDLR]. Il faut bien qu'elle soit dans ce débat-là. Elle sera une alternative au PS et une alternative à l'UMP".
"L'UMP va avoir du mal à résister à l'alternance"
"L'alternative au PS, l'UMP va avoir du mal à l'être", a poursuivi Jean-Louis Borloo, avant d'ajouter : "je suis assez convaincu que l'UMP va avoir du mal à résister à l'alternance".
Et l'ancien maire de Valenciennes, dans le Nord, de dresser une critique en règle du gouvernement : le rythme de gouvernance ? "Il faut arrêter de faire des réformes à tout bout de champ". Le débat sur l'islam ? "Soyons très prudent avec ces sujets". L'insécurité et l'immigration ? "Ce n'est pas l'essentiel des problèmes français".