En l’espace d’une soirée, il est devenu l’homme le plus courtisé du Parti socialiste. Avec 17,32% des voix, selon les premiers résultats de la primaire, Arnaud Montebourg s’impose, dimanche, en troisième homme de ce scrutin inédit, derrière François Hollande et Martine Aubry.
Les deux ténors du PS, sélectionnés pour le second tour, se trouvent donc dans l’obligation de composer avec l'électorat du "jeune lion du parti" pour remporter l'investiture.
Appels du pied des camps Hollande et Aubry
Et les appels du pied n’ont pas tardé. Dès dimanche soir, Laurent Fabius, soutien de Martine Aubry a ainsi relevé "la convergence" entre Arnaud Montebourg la maire de Lille sur plusieurs thèmes. De son côté, Jean-Marie Le Guen, fidèle du camp Hollande, n’a pas hésité à soutenir, sur BFMTV "qu’Arnaud Montebourg avait dit des choses fortes sur la mondialisation, la démondialisation", a-t-il lancé, très sérieusement.
Hollande hésite sur la "démondialisation"
A Solférino, François Hollande, lui s’est montré plus tempéré. Interrogé sur les gestes qu'il était prêt à faire en direction d'Arnaud Montebourg, l’élu de Corrèze a répondu : "Arnaud Montebourg a raison d'écouter ce que les uns et les autres vont dire. Mais personne ne comprendrait que je puisse venir sur une position qui n'est pas la mienne", a-t-il insisté, évoquant la "démondialisation".
"Je dois enrichir ma position, écouter ce qu'il s'est dit, mais toujours rester dans une cohérence", a renchéri François Hollande avant d’ajouter : "Mais j'ai entendu le message du renouvellement, de la moralisation, le message aussi d'une France qui doit se faire plus respecter sur la scène mondiale, y compris dans les échanges".
Le camp Montebourg prendra sa décision lundi
Le camp Montebourg se réunira lundi pour décider de la position du candidat au second tour de cette primaire. "Il prendra position. Cela, c'est sûr", a précisé Géraud Guibert, le porte-parole du candidat, assurant qu’il ferait un choix entre les deux candidats.
Comment va-t-il se décider ? En fonction du programme et aussi de "la notion de responsabilité politique qui va, selon Arnaud, au-delà de la responsabilité pénale", a-t-il ajouté, faisant référence à l'affaire Guérini. Affaire sur laquelle Arnaud Montebourg s'était opposé à la décision de Martine Aubry, alors Première secrétaire du parti, d’enterrer l’affaire.