L'INFO. La soirée du premier tour de la primaire socialiste à Marseille a été riche en rebondissements. Le scrutin a été marqué par de nombreux incidents. Avant la proclamation des résultats, la ministre socialiste Marie-Arlette Carlotti a fait une déclaration choc en dénonçant "le clientélisme" de la primaire. Peu après, Samia Ghali et Patrick Mennucci revendiquaient leur présence au second tour.
La surprise Samia Ghali. La sénatrice Samia Ghali a créé la surprise dimanche en terminant en tête du premier tour de la primaire socialiste de Marseille avec 25,25% des voix. La ministre Marie-Arlette Carlotti avait en effet la faveur des sondages. "Je voudrais saluer Marie-Arlette Carlotti, lui dire que même si elle n'a pas gagné cette primaire, elle sera utile encore au gouvernement", a déclaré devant ses partisans Samia Ghali, annonçant sa présence et celle de Patrick Mennucci, 20,65% des voix, au second tour. Marie-Arlette Carlotti (19,52%) a pris acte de sa défaite et annoncé son soutien au député des Bouches-du-Rhône pour dimanche prochain.
Une forte participation... et des incidents. Le scrutin, qui a fait l'objet d'une forte mobilisation avec environ 18.000 votants, a été émaillé de nombreux incidents dans les bureaux du nord de la ville. Dès dimanche après-midi, plusieurs recours se sont annoncés dans cette élection, des représentants de candidats dénonçant par exemple l'organisation de covoiturages ou de transports collectifs, notamment par la candidate Samia Ghali.
Les lourdes accusations de Carlotti. Bien avant la proclamation des résultats, Marie-Arlette Carlotti a dénoncé une consultation parasitée par un "fonctionnement à plein régime du clientélisme" évoquant aussi une organisation "paramilitaire". "Nous avons assisté au cours de cette journée à un fonctionnement à plein régime du clientélisme", a elle déclaré Marie-Arlette Carlotti à la presse dimanche soir devant son local de campagne. "Personne n'avait vu jusqu'à présent ce système fonctionner avec une telle puissance, un tel sentiment d'impunité, à la vue de tous, avec des dizaines de minibus qui sillonnent la ville, des échanges d'argent, toute une organisation que j'ai envie de qualifier de 'paramilitaire'", a-t-elle dit.
La Haute autorité des primaires saisie. "Les moyens déployés au cours de cette journée interrogent sur un contournement possible des règles de financement" de cette campagne des primaires, a déclaré la socialiste en demandant "à la Haute autorité des primaires (HAP) de recueillir dans les 24 heures les comptes de campagne des candidats, afin de constater dès cette semaine si les plafonds autorisés ont été ou non dépassés". Interrogée sur son intention de déposer d'ores et déjà un recours, elle a estimé que c'est "à la Haute autorité de le faire".
"Un échange d'argent dans au moins un bureau". A propos des échanges d'argent évoqués, le conseiller général PS et avocat Michel Pezet, soutien de Marie-Arlette Carlotti, a ajouté qu'"il y a eu un échange d'argent dans au moins un bureau", qu'il n'a pas précisé. Selon lui, cet échange a été acté dans un PV d'un bureau du 15ème arrondissement.
Les recours examinés dès dimanche soir. Le secrétaire général de la HAP René Stefanini a indiqué dimanche soir que les PV seraient examinés, relevant cependant que les déclarations d'un délégué d'un candidat ne sont "pas parole d'Evangile". Selon René Stefanini, les recours devaient être examinés dès dimanche soir.