Au Parti socialiste, une peur ressurgit : celle des soupçons de fraude, comme au Congrès de 2008, qui a vu élire Martine Aubry Première secrétaire. Alors, le PS prend des mesures pour éviter le scandale lors de la primaire. Des observateurs feront notamment le tour des bureaux de vote, toutes les heures, pour vérifier le taux de participation. Autre mesure, l’utilisation d’un stylo électronique dans les bureaux de vote. Il servira à rédiger les procès-verbaux après chaque dépouillement, et il est censé permettre de remonter les résultats de manière ultra-rapide et ultra-sécurisée.
Haute-Corse et Pas-de-Calais, départements à risque
Et chaque candidat a son plan d'attaque. Dans le camp Hollande, on identifie la Haute-Corse et le Pas-de-Calais, tenus par des soutiens de Martine Aubry, comme des départements à risque. Un proche a confié son inquiétude à Europe 1 : selon lui, dans un bureau vide, en fin de journée, il serait très facile de faire voter 100 à 200 personnes.
Côté Aubry, c’est le Languedoc-Roussillon qui est scruté à la loupe. L’équipe de la maire de Lille prévoit, selon Europe 1, des envoyés spéciaux chargés de surveiller les bureaux de vote à risque, estimés à 150 environ.
Le camp Royal "restera vigilant"
Quant à Ségolène Royal, qui dit avoir été victime de fraudes au congrès de 2008, elle lance une mise en garde à tous les candidats, par la voix de son porte-parole Guillaume Garot : "j’espère bien qu’aucun socialiste n’ira prendre le risque, par une fraude qui de toute façon resterait marginale, d’aller entacher l’ensemble des primaires. Nous restons vigilants bien évidemment".
Mais les socialistes en sont convaincus, il est plus difficile de tricher à six qu’à deux, a indiqué un membre du parti à Europe 1. Selon un autre, c’est la « dissuasion multilatérale ».