Les résultats du premier tour des primaires UMP pour la mairie de Paris doivent être dévoilés lundi soir, avec un réel suspense quant aux chances d'une victoire d'emblée pour la favorite Nathalie Kosciusko-Morizet. "Le vote est très important, assez massif" a assuré lundi matin Antoine Rufenacht, contrôleur en chef de cette procédure. Il s'est réjoui sur France Inter d'une "sérénité absolue" depuis une réunion de recadrage convoquée samedi.
Les électeurs parisiens, encartés à l'UMP ou non, ont jusqu'à 18 heures pour s'inscrire sur le site de la primaire, et jusqu'à 19 heures pour départager, par vote électronique uniquement, les quatre candidats : l'ancienne ministre et députée de l'Essonne, 40 ans, le maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret (60 ans), le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel (35 ans), et le conseiller régional Franck Margain (51 ans), vice-président du Parti chrétien-démocrate (associé à l'UMP).
Les résultats seront proclamés peu après 19 heures au Musée social, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Les candidats se réuniront dans un bureau pour "desceller l'urne" électronique à l'aide des clés USB qui leur ont été remises mercredi, puis le nom du vainqueur ou des deux finalistes sera annoncé. L'éventuel deuxième tour est prévu du 7 au 10 juin.
Nathalie Kosciusko-Morizet, favorite des sondages
Donnée largement favorite auprès des sympathisants UMP dans les sondages, Nathalie Kosciusko-Morizet pourrait voir sa prééminence remise en question dans les urnes, compte tenu du nombre relativement faible de votants attendu, et des appels à lui faire barrage lancés par les anti-mariage gay, des groupuscules de la droite radicale et une partie de la Droite forte, le courant le plus à droite de l'UMP.
Le benjamin Pierre-Yves Bournazel, qui bénéficie du soutien personnel des cofondateurs de la Droite forte Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, parie qu'il déjouera les pronostics en battant Nathalie Kosciusko-Morizet. L'entourage de NKM, comme d'ailleurs d'un ancien ministre, prédisent plutôt une deuxième position pour M. Legaret, soutenu par l'ex-maire de Paris Jean Tiberi, dont il fut l'adjoint aux finances.
Une primaire semée d'embûches
Pour la fédération UMP de Paris, l'organisation de la primaire UMP s'est avérée plus compliquée que prévu. Annoncée mi-janvier par le président de l'UMP Jean-François Copé, elle a été lancée mi-mars par la fédération, qui en a confié l'organisation à Docapost, filiale de La Poste. NKM en a défendu le principe avec ferveur, y voyant le moyen d'asseoir son autorité sur la droite parisienne.
Mais loin du plébiscite attendu, la consultation s'est révélée un parcours semé d'embûches pour elle. Electeurs peu mobilisés faute d'enjeu, défection de l'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati, tentative d'OPA de l'extrême droite sur le scrutin, abandon contraint du secrétaire national de l'UMP Chenva Tieu... le paroxysme a été atteint la semaine dernière, avec la mise en évidence des faiblesses techniques du dispositif retenu -complexe d'utilisation, mal protégé contre les fraudes- et de vives tensions entre candidats.
Résultat, en lieu et place de 50 à 60.000 votants espérés, la fédération UMP de la capitale ne tablait plus en fin de semaine dernière que sur une vingtaine de milliers de participants.