Après les attaques par Internet interposé, les partisans des deux camps ont poursuivi vendredi leur joute verbale dans les médias plus traditionnels. Dès le matin, Martine Aubry a qualifié son adversaire de "candidat du système" dans une interview à 20 Minutes.
Le député de la Corrèze a rapidement réagi à ces propos, les qualifiant d'"escalade" et de "dérapage". "Quel serait mon péché, ma faute ? Laissons cela, je ne veux pas entretenir le feuilleton", a-t-il ajouté. "Je ne me laisserai pas distraire par ce genre de polémique. Je ne suis pas dans un jeu de rôle", a-t-il encore dit.
Peillon décerne le "label Marine Le Pen"
L'eurodéputé PS Vincent Peillon est allé un plus loin sur BFM TV, en décernant le "label Marine Le Pen" à Martine Aubry. "Qu'est-ce que ça veut dire 'le système' ?", s'est rapidement emporté le soutien de François Hollande.
"Est-ce que les mots n'ont pas de sens ? Quand on emploie le mot 'race' ça n'a pas de sens ? Quand on dit 'youpin' ça n'a pas de sens ? Quand on dit 'système', qui parle comme ca ? Tout les mots ont un sens", a-t-il encore asséné.
"On va devoir travailler ensemble"
"Martine Aubry est une amie, j'ai mené avec elle des tas de combats. J'ai dit carton 'rouge ce matin', il faut s'arrêter. On va devoir travailler ensemble", a ajouté Vincent Peillon. Selon lui, "Martine Aubry n'a pas à critiquer François Hollande, elle a à affirmer ses propositions et critiquer la droite. Là il y a eu une déviation de campagne".
Olivier Dussopt, le porte-parole de Martine Aubry a réagi en déclarant que "les amis de François Hollande" lui paraissaient "fébriles". "On ne peut pas entre camarades du Parti socialiste (...) qualifier quelqu'un de Marine Le Pen ou de lepéniste, c'est une insulte", a noté Olivier Dussopt, pour qui "il est temps que cette campagne se termine".
"Eviter les pièges du dénigrement"
La Haute autorité des primaires a été contrainte vendredi de monter au créneau pour mettre fin à l’escalade verbale. L’organe, présidé par l’avocat Jean-Pierre Mignard, a ainsi demandé vendredi par voie de communiqué aux deux candidats d'"éviter les pièges du dénigrement et l'inévitable enchaînement des polémiques".
"Les candidats et leurs équipes doivent constamment avoir à l'esprit que toute stigmatisation de l'un ou de l'autre revient à blesser une partie de l'électorat des primaires. Or quel que soit l'élu ou l'élue, il ou elle aura besoin de tout l'électorat pour gagner".