Le projet est à peine finalisé, mais la question du candidat reprend d’ores et déjà le dessus au PS. En arrivant mardi matin au bureau national, rue de Solférino, Martine Aubry, une fois n’est pas coutume, a lâché une ou deux allusions à sa candidature aux primaires. "Moi, jusqu’au bout, j’ai une obligation en plus de celle de pouvoir me présenter, c’est d’aller vers le rassemblement de la gauche et faire gagner un homme ou une femme de gauche", a déclaré la première secrétaire du PS. "Et donc, j’irai jusqu’au bout. J’avais annoncé depuis deux ans et demi un calendrier, des objectifs, une voie. Je m’y tiens, et jusqu’à présent, ça avance."
Interrogée pour savoir si elle ferait comme François Hollande, à savoir donner la priorité à la jeunesse, si elle était candidate, la maire de Lille s’est faite encore plus précise. "Je vous le dirai quand je serai candidate. Mais de toute façon, je pense que la jeunesse est au cœur du projet de tous les socialistes", a-t-elle lâché dans un sourire.
"Je vous le dirai quand je serai candidate :"
Entre ironie, lapsus ou calcul tactique, difficile de savoir si Martine Aubry s’est dévoilée sans le vouloir. La première phrase ressemble tout de même fort à une première pierre posée sur le chemin des primaires.
"Il faut avertir Dominique Strauss-Kahn"
En tout cas, les concurrents réagissent, à commencer par l’un des principaux rivaux de la patronne du PS, François Hollande. "Très bien. Donc il faut avertir Dominique Strauss-Kahn, puisqu’ils sont dans un pacte", a réagi dans un sourire l’ex-premier secrétaire du PS. "Je ne me préoccupe pas de savoir qui va être candidat. J’ai moi-même dit que je suis candidat à la primaire. C’est cette seule parole qui me suffit. Je ne commente que mes propres paroles. "
Seule certitude, les ténors sont d’accord sur le programme. Pour ce qui est du choix de leur champion, les choses sérieuses commencent.