Claude Guéant avait interdit, lorsqu'il était le patron de la police en 1998, de puiser dans les frais de police pour verser des primes, ce dont il affirme avoir pourtant bénéficié jusqu'en 2006, selon une note publiée par le Canard enchaîné à paraître mercredi. L'ex-locataire de la Place Beauvau assure avoir touché des primes versées en liquide, évoquant des "frais de police", officiellement dénommés "frais d'enquête et de surveillance" pour justifier la découverte de factures réglées en espèces pour un montant, selon lui, de 20.000 à 25.000 euros lors d'une perquisition le visant en février. Selon Claude Guéant, ces primes lui ont été versées jusqu'en 2006.
Les enquêteurs ont également découvert la somme de 500.000 euros sur l'un de ses comptes lors de cette perquisition, qu'il a justifiée par la vente de deux tableaux. Mais, selon le Canard enchaîné, Claude Guéant, lorsqu'il était directeur général de la police nationale (DGPN), avait signé le 3 février 1998, une note adressée aux différents chefs de la police détaillant les "modalités d'application" de ces frais d'enquête et de surveillance. Cette note explique que ces crédits "peuvent être utilisés pour le recueil de renseignements, la rémunération d'informateurs, l'acquisition de matériels ou la mise à disposition de moyens d'investigation", mais ne doivent "en aucun cas" être "considérés comme permettant d'alimenter un régime indemnitaire". En clair, Claude Guéant interdisait que ce fonds serve à financer des primes occultes en liquide, non déclarées.