Ils ne font pas partie de cette aile gauche du PS frondeuse qui fait tant parler d’elle. Et pourtant, ils ne voteront pas mardi prochain le programme de stabilité défendu par Manuel Valls, visant à économiser 50 milliards d’euros d’ici à 2017. Trois députés socialistes, Laurence Dumont, Jean-Marc Germain et l'ancien secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Christian Paul signent vendredi une tribune dans Libération pour expliquer leur décision.
"Où est la justice ?" "Pour la première fois depuis juin 2012, nous n'apporterons pas notre suffrage au gouvernement issu de la majorité à laquelle nous appartenons", écrivent les trois parlementaires. "Où est la justice quand, pour financer la baisse des prélèvements des entreprises, on envisage la baisse du pouvoir d'achat des pensions de retraite, des allocations familiales, des aides au logement et du traitement des fonctionnaires, y compris les plus modestes ?", poursuivent les signataires.
Selon eux, les 50 milliards d'euros d'économies prévues "créent un risque majeur de récession et peuvent être considérablement atténués si les aides aux entreprises sont mieux ciblées : pourquoi s'enferrer ?"
Bientôt une "position solennelle" du PS. Face à la grogne de nombreux députés, le PS a prévu d'adopter lundi soir "une position solennelle" sur le programme de stabilité du gouvernement. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s'est déclaré persuadé que cette position serait "très, très largement entendue" par les députés socialistes qui auront à se prononcer le lendemain. Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l'Assemblée, a souhaité jeudi qu'il y ait "le moins possible" de députés PS à ne pas voter le programme de stabilité, avertissant ceux qui feraient défaut qu'il n'y a "pas de vote qui soit sans conséquences."