Non, il n’a pas (encore) renoncé à la vie politique. Depuis sa démission le 19 mars, Jérôme Cahuzac, à l’exception d’une interview à BFMTV, s’était muré dans le silence. Impossible de savoir également où était l’ancien ministre du Budget, tombé en disgrâce depuis sa mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Mais samedi, il est réapparu, chez lui, à Villeneuve-sur-Lot. Loin d’être anodin.
Une visite improvisée. "On était à l'inauguration de la permanence du Front de Gauche, à environ 100 mètres du marché, quand une personne nous a dit y avoir croisé Jérôme Cahuzac", a rapporté à l'AFP Joëlle Faure, journaliste de la Dépêche du Midi à Villeneuve-sur-Lot. L’ancien ministre a joué l’effet de surprise. Mais s’est tout de même laissé prendre en photo. "Je vis ma vie, c’est tout", a-t-il simplement déclaré, avant de refuser de livrer d’autres commentaires sur ce retour public. Le boxeur est-il prêt à remonter sur le ring ?
Une pré-campagne ? Après des semaines de rumeurs diverses sur son retour dans le cadre de la législative partielle qui va se dérouler dans son fief de Villeneuve-sur-Lot, Jérôme Cahuzac a en tout cas remis une pièce dans la machine médiatique. Serrer des mains et déambuler parmi ses anciens administrés, une façon de prendre le pouls de la population à son égard avant de se décider ? "Il est frais comme un gardon, comme si rien ne s’était passé", assure un témoin dans Le Parisien, quand un autre assure dans le Journal du Dimanche "n’avoir ressenti aucune marque d’hostilité à son égard". En tout cas, "incontestablement, il teste sa candidature", tranche Christophe Borgel, Monsieur élection du PS.
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Un "camarade-candidat" inquiet. Bernard Barral, le candidat officiellement investi par le PS, a croisé Jérôme Cahuzac sur le marché. Les deux hommes se sont serré la main. Sans effusion, loin de là… Sa venue "n’est pas anodine. Cela m’inspire la chose suivante : si Jérôme est venu prendre la température sur le marché, c’est qu’il n’est pas absolument pas sûr de lui et qu’il a besoin d’être réconforté dans ses intentions, parait-il, de repartir", a réagi le socialiste au micro d’Europe 1, lundi matin. S’il évoque "quelqu’un d’intelligent", Bernard Barral estime en revanche que Jérôme Cahuzac est un homme seul, ou presque. "Il a autour de lui un certain nombre de personne qui le soutiennent de manière amicale, mais c’est pour moi une minorité", alors que le candidat officiel a, lui, tout l’appareil du PS derrière lui. D’autant que l’hypothèse d’un retour du "félon" n’enchante personne rue de Solferino. "Je trouverais amoral que Jérôme Cahuzac se représente a la législative partielle", a lâché en réaction Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, sur RTL