Nicolas Dupont-Aignan est un homme de coups politiques. Le plus souvent toutefois, et malheureusement pour le président de Debout la République, l’écho médiatique n’est pas à la hauteur de ces attentes. Cette fois, il pourrait en être autrement. Le député de l’Essonne n’a pas hésité à flirter avec la ligne jaune, voire à la franchir, en passant la frontière franco-italienne avec, dans le coffre de sa voiture… une kalachnikov. Pas peu fier, "NDA" a tweeté une photo de son "exploit".
Si facile de passer la frontière avec une kalachnikov! Assez du laissez faire ! Vite des frontières #EP2014pic.twitter.com/BkpoRnzEvm— Dupont-Aignan (@dupontaignan) 22 Mai 2014
"Assez du laissez-faire !" Le message essentiel de ce tweet, c’est évidemment de dénoncer l’absence de frontières entre les pays de l’Union européenne. "Si facile de passer la frontière avec une kalachnikov ! Assez du laissez-faire ! Vite des frontières", écrit Nicolas Dupont-Aignan dans son message. Le président de DLR s'est rendu jeudi après-midi, en compagnie de sa tête de liste dans la région Sud-Est aux européennes Gerbert Rambaud, à l'ancien poste de douane désaffecté de Menton, là où l'ancien trader Jérôme Kerviel a été arrêté dimanche à minuit. Il a alors franchi la frontière avec la mitraillette dans son coffre.
Côté français, il a ouvert devant la caméra de France 3 Côte d'Azur le coffre de voiture de militants arrivant d'Italie qui convoyaient la kalachnikov. "Nous sommes un pays qui a abandonné les contrôles de ses frontières. A cette absence de frontières, on est en train d'ajouter le démantèlement de nos services douaniers. Aujourd'hui, il y a un plan douanes qui supprime un douanier par jour", affirme-t-il.
Passible de trois ans de prison. Le président de Debout la République a expliqué avoir acheté la kalachnikov sur internet, mais il précise avoir enlevé le chargeur avant de s'en servir comme outil de communication. N’empêche, légalement, Nicolas Dupont-Aignan est en infraction. Il risque même gros. "Sont punies d'un emprisonnement de trois ans et d'une amende de 45.000 euros l'acquisition, la cession ou la détention, sans l'autorisation prévue à l'article L. 2332-1, d'une ou de plusieurs armes des catégories A ou B", édicte ainsi l’article 25 de la loi du 6 mars 2012 "relative à l'établissement d'un contrôle des armes moderne, simplifié et préventif".
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