Quand Hollande refusait de supprimer les départements

François Hollande recevra à partir du mercredi 14 mai "les responsables et dirigeants" des partis politiques représentés au Parlement pour évoquer la future réforme territoriale, a annoncé l'Elysée mercredi.
François Hollande recevra à partir du mercredi 14 mai "les responsables et dirigeants" des partis politiques représentés au Parlement pour évoquer la future réforme territoriale, a annoncé l'Elysée mercredi. © BFM
  • Copié
, modifié à
RETRO – Le chef de l'Etat veut aujourd'hui "aller vite" dans la réforme territoriale, qui prévoit de supprimer les conseils généraux. Pourtant…

Le rendez-vous. François Hollande veut "aller vite", comme il l'indiquait dès mercredi. Le chef de l'Etat recevra dès mercredi prochain "les responsables et dirigeants" des partis politiques pour évoquer la future réforme territoriale, a annoncé l'Elysée. La réforme territoriale ? Un projet explosif qui prévoit de diviser le nombre de régions  par deux… et de supprimer purement et simplement les conseils généraux, qui décident des politiques des départements. Une idée que François Hollande excluait fermement il y a encore quatre mois.

Ce que propose l'exécutif aujourd'hui. "Je pense que les conseils généraux ont vécu. Une réforme majeure doit être portée. Il n'y a plus de temps à perdre. Et là nous verrons qui sont les conservateurs, et qui sont les réformateurs", a martelé François Hollande mardi, lors d'une interview sur RMC/BFMTV. "Je considère qu'aujourd'hui toutes ces structures ne sont plus lisibles par les Français. Il faut de la proximité et de l'efficacité", insistait-il.

Hollande veut supprimer les départements avant...par SIPAMEDIA

Le chef de l'Etat rejoignait ainsi ce qu'avait proposé son Premier ministre, lors de son discours de politique générale. Manuel Valls avait indiqué vouloir supprimer les conseils départementaux "à l'horizon 2021". François Hollande, lui, veut même une réforme dès 2015.

Ce que disait François Hollande, avant. Lors d'un déplacement à Tulle, son fief de toujours, le 18 janvier dernier, c'est un tout autre François Hollande qui semblait s'exprimer. Lors de ses vœux aux habitants de Corrèze, dont il a justement présidé le conseil général, il déclarait, au sujet de ces instances : "Je ne suis pas favorable à leur suppression pure et simple, comme certains le réclament, car des territoires ruraux perdraient en qualité de vie sans d'ailleurs générer d'économies supplémentaires". Une position qu'il semblait défendre de longue date.

>> Le discours de Tulle (écoutez à partir de la 14e minute) : 

Voeux 2014 de François Hollande à la Corrèze...par France-3-Limousin

Lors d'un discours à Dijon, en mars 2012, pendant la campagne présidentielle, le candidat socialiste promettait ainsi "aux départements  le  rôle  d’assurer  et  de  renforcer  les  solidarités  sociales  et  territoriales".  "Ils   n’y   parviendront   que   si   les   conseils   généraux   disposent   de   nouvelles   ressources ", défendait-il encore. "Il  y  a  30  ans,   c’étaient  encore  les  préfets  qui  étaient  les  exécutifs   des  départements", déplorait-il, vantant la "grande loi" de 1982 qui avait changé la donne.

Ce que disait François Hollande avant… mais en off. Toutefois, si dans ces discours, le chef de l'Etat a longtemps défendu les conseils généraux, il semble ne les avoir jamais vraiment portés dans son cœur. En témoigne une révélation de l'Express, le 18 janvier 2012. Lors d'un dîner avec des grands patrons, François Hollande aurait "surpris son auditoire par l'audace de ses propositions". "Il a affirmé que le département constituait un échelon de trop, que l'Etat devrait réduire ses dotations aux collectivités locales", rapportait alors un PDG cité par le magazine. Avec 50 milliards d'économies à trouver, le candidat devenu chef de l'Etat s'est peut-être laissé convaincre de passer du discours officieux aux annonces officielles.

sur-le-meme-sujet-sujet_scalewidth_460_scalewidth_460

Réforme territoriale : l'UMP pousse au référendum

INTERVIEW - Les régionales auront-elles lieu en 2016 ? 

L'INFO - Le gouvernement veut 12 régions au lieu de 22

RÉACTIONS - La réforme territoriale mal vécue au PS

DÉCRYPTAGE - Régions, départements : la réforme qui ne fâche pas tant que ça