La lettre, qu'Europe 1 s'est procurée, est datée du 29 janvier. Elle commence par "cher Brice" et se termine par "amitiés". Entre les deux formules, manuscrites, deux pages de remontrances signées de la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie et adressées à son collègue de l’Intérieur Brice Hortefeux.
La Garde des Sceaux explique à son successeur ce qu'il doit faire pour mieux lutter contre les violences autour des matches de foot. Dans ce courrier, Michèle Alliot-Marie insiste sur la "nécessité" de donner davantage d’instructions aux forces de l'ordre. En clair, il faut tout mettre en oeuvre pour identifier les hooligans et les interdire de stade.
"Il n'est pas admissible, écrit-elle, que des personnes filmées en train de dégrader des tribunes ou de se battre dans les gradins soient laissées libres de quitter le stade". Et l’ancienne ministre de l’Intérieur de "déplorer" "l'absence ou la quasi-absence d'interpellations après les "graves incidents" de Grenoble et de Lille, où des centaines de supporters parisiens se sont battus, sans être inquiétés.
Une remontrance qui intervient alors que le ministre de l'intérieur et la ministre de la justice se sont déjà vivement opposés le week-end dernier, sur l'aggravation des sanctions pénales pour les agressions de personnes âgées.
Invitée à réagir sur cette nouvelle polémique, Michèle Alliot-Marie, a qualifié jeudi de "stupide" et "même intellectuellement peu honnête de vouloir créer une polémique" entre elle et le ministre de l'Intérieur. Selon elle, il s'agissait "d'une correspondance purement technique qui a simplement pour but d'essayer de voir comment on peut renforcer l'efficacité commune" entre les deux ministères.
- MAM a-t-elle raison de s'en prendre à Hortefeux ?