"Oui, comme tout le monde". Voilà ce que Nathalie Kosciusko-Morizet répond quand Libération lui demande si elle rêve de devenir un jour présidente de la République. NKM est une politique ambitieuse, elle le dit, et elle l’assume. NKM est aussi une femme. Et quand une femme aux dents longues juge ses collègues masculins, dans un entretien à la chaîne américaine NBC, elle flingue à tout va. A droite comme à gauche, tous aux abris !
"Je suis une tueuse". La candidate de l’UMP à l’élection municipale à Paris, en 2014, n’a pas sa langue dans sa poche. Depuis son entrée (précoce) en politique, Nathalie Kosciusko-Morizet dit ce qu’elle pense, au risque de déranger, y compris dans son propre camp. Son ambition agace. L’hypocrisie de ses collègues l’agace encore plus. "Je suis une tueuse. Tout le monde est un tueur en politique. Certains savent comment tirer, d'autres non. Certains font ça en face, la majorité le fait dans le dos. Je fais ça de face", a-t-elle asséné à Ian Johnston, journaliste à NBC News, venu spécialement à Paris pour rencontrer l’impétueuse. Il n’a pas été déçu.
Chirac et Fillon dans son viseur… Les affaires DSK, puis Tron, ont remis au goût du jour médiatique une vieille lune : le machisme en politique. Une vieille lune ? N’allez pas dire ça à NKM ! Des preuves de la persistance du problème, elle en a à la pelle : "j'ai deux enfants, et à chaque grossesse, j'ai perdu l'opportunité d'être ministre. Et le plus étrange, c'est qu'on me l'a dit." Que lui a-t-on dit ? "A chaque fois, un homme m'a appelé. Le président de la République - Jacques Chirac -, et la seconde fois, le Premier ministre - François Fillon - me disant 'tu ne seras pas ministre car tu es enceinte'. Ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils disent (…) Mais dans leur esprit, c'était une bonne raison." Et quand on lui rappelle que Jacques Chirac la traitait "d’emmerdeuse", la réponse fuse : "c’est un compliment".
… DSK flingué à bout portant. Le machisme ne connaît pas les clivages politiques. Alors après s’en être pris à deux hommes de son camp, Nathalie Kosciusko-Morizet a sorti le bazooka pour dire ce qu’elle pense de DSK, "le type d'hommes contre lequel les femmes de mon âge doivent se battre pour que les femmes de 20 ans n'aient pas de problème." L’ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy a la cuirasse solide. Et de l’expérience. "J'ai 40 ans. J'ai deux enfants. Je sais très bien comment éconduire ce genre d'hommes. Mais je pense que ça peut être problématique pour les jeunes femmes, celles qui veulent leur premier travail", conclut NKM, avant de ranger son flingue.