Une nomination au conseil d'administration de la BPI, un nouveau livre, un plan média "béton" et aujourd'hui une interview au Monde, Ségolène Royal est bien de retour. Après des mois de retrait pour digérer ses défaites à la primaire socialiste et aux législatives, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes livre un bilan sans concessions de la première année de présidence de François Hollande. Extraits.
"Du temps a été perdu". Dans une interview au Monde, Ségolène Royal n'exonère pas le pouvoir en place de ses responsabilités. "Du temps a été perdu", assure-t-elle, avant de glisser : "Dans mon livre, je cite Roosevelt qui explique à quel point ses cent premiers jours ont été déterminants (...) Il aurait fallu aller beaucoup plus vite : le mariage pour tous aurait dû être fait l'été dernier, de même que la réforme de la décentralisation (...) Regardons l'avenir et réussissions les cent premiers jours de la deuxième année !"
Un président "courageux" sur certains dossiers. Néanmoins, elle n'enlève rien au mérite de François Hollande "sur le Mali", "sur la transparence des patrimoines" où le président a même été, selon son ancienne rivale à l'investiture socialiste, "très réactif et très courageux". Elle égratigne au passage Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale - un poste qu'elle pourvoyait avant qu'il ne soit nommé - qui s'opposait à cette publication et elle en voudrait encore plus, comme "exiger par exemple la publication des patrimoines de tous les dirigeants d'entreprise dans lesquelles l'Etat a des participations". Ségolène Royal réclame par ailleurs du "courage" au président pour "faire [voter ]maintenant" le non-cumul des mandats. "Personne ne comprendrait qu'on attende la fin du quinquennat", argue-t-elle.
Le remaniement est inévitable, surtout à Bercy. Que pense la présidente de Poitou-Charente d'une éventuelle refonte du gouvernement, régulièrement évoquée depuis plusieurs semaines ? "je pense, par principe, qu'il faut toujours être dans le mouvement, surtout quand il y a l'attente d'un nouveau souffle", explique Ségolène Royal, citant "la vaste galaxie Bercy" comme un exemple précis où "une restructuration est nécessaire", suite notamment au couac Dailymotion.
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Royal ministre ? "Pas d'actualité". Invitée à s'exprimer sur son éventuelle présence dans un nouveau gouvernement, celle qui a une expérience des postes ministériels assure que "ce n'est pas d'actualité". "J'ai lancé de grands chantiers dans ma région laboratoire et je veux les mener à leur terme", assure-t-elle, indiquant également vouloir "s'assurer que la BPI est sur de bons rails". Politiquement, une chose est sûr pour elle : "je serai candidate à ma succession à la tête du Conseil régional de Poitou-Charentes".
"3615 J'existe". A l'Elysée, on relativise cet énième retour de Ségolène Royal. Un conseiller ministériel estime qu'"elle a fait cette interview pour dire : 3615 J'existe. Que représente la candidate à l'élection présidentielle de 2007 ?" ajoute-t-il.