Nicolas Sarkozy aurait-il choisi ? Si oui, il n’en dira rien. L’ancien chef de l’Etat a promis qu’il se tiendrait hors de la course à la présidence de l’UMP. Lundi, en fin d’après-midi, il a pourtant décoré, à huis clos et dans ses bureaux de la rue Mirosmenil, Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de… Jean-François Copé. "Ce n'est évidemment pas un geste politique", a tenté de déminer l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. Il n’empêche…
Les copéistes y voient un signe, et s’en félicitent. Les fillonistes y voient un geste, et s’en offusquent. À cinq semaines de l'élection du nouveau patron de l'UMP, la cérémonie était très attendue. Une soixantaine d’invités étaient présents pour assister à la remise de l'ordre national du Mérite à celui qui fût un pion essentiel de la dernière aventure politique de Nicolas Sarkozy.
Un acte "pas correct" de la part de Nicolas Sarkozy
Parmi eux se trouvaient notamment, outre des copéistes affichés (Christian Jacob, Jean-Claude Gaudin, Roger Karoutchi, Michèle Tabarot etc…), plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ayant activement participé à sa campagne présidentielle : Franck Louvrier, Olivier Biancarelli et Camille Pascal. Le politologue et stratège Patrick Buisson était également présent. Pas le rendez-vous des "Amis de Sarkozy", mais presque.
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Pendant une dizaine de minutes, l’ancien président a rendu hommage à l’action de Jérôme Lavrilleux pendant la campagne, ainsi qu'à celle de Jean-François Copé. Sans citer une seule fois François Fillon dans son allocution. "Il n'est pas entré dans le détail de la campagne pour la présidence de l'UMP mais il a beaucoup remercié et Jérôme et Jean-François de tout ce qui a été fait pour la présidentielle en disant très clairement qu'il n'oublierait pas", s’est félicité Roger Karoutchi.
Copé, un sourire qui en dit long
Dans l'entourage de François Fillon, on s'est refusé à commenter cette cérémonie privée, même si certains des proches de l’ancien Premier ministre déplorent un acte "pas correct" de la part de Nicolas Sarkozy. "Cela ne pèse que dans le microcosme", avait minimisé pour sa part François Fillon dans le Journal du Dimanche, avant même la tenue de la réunion.
Invité à commenter ce que beaucoup analysent comme un geste de Nicolas Sarkozy en sa direction, Jean-François Copé, lui, s’est contenté d’arborer un large sourire. Mieux qu’une réponse.