Débuts tonitruants pour Emmanuel Macron. Le nouveau ministre de l'Economie est déjà au centre d'une polémique, après s'être déclaré favorable au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, dans une interview accordée au Point la veille de sa nomination. Des propos rapidement contredits par Matignon, qui a affirmé jeudi matin que le gouvernement "n'a pas l'intention de revenir sur la durée légale du travail à 35 heures".
Pourtant, par le passé, Manuel Valls voulait bel et bien s'attaquer à ce dossier brûlant. En janvier 2011, celui était alors candidat aux primaires du Parti socialiste avait appelé, au micro d'Europe 1, à "déverrouiller les 35 heures". "Le monde a changé depuis 1997 et nous aussi", martelait-il. "Je prône un dépassement des 35 heures, au nom même d'une augmentation des salaires, d'une augmentation du pouvoir d'achat". Une sortie qui avait suscité une vive polémique dans son propre camp.
Une piqûre de appel, si besoin en était, de la ligne économique libérale prônée par Manuel Valls depuis plusieurs années au sein du PS. Mercredi, le Premier ministre en a donné une nouvelle illustration dans un discours en forme de déclaration d'amour aux entreprises, qui lui a valu une standing ovation lors de l'université d'été du Medef. Mais Manuel Valls s'est bien garder d'y évoquer les 35 heures, signe que le gouvernement ne compte pas mettre à l'agenda ce dossier brûlant.