L’INFO. Impopularité record, croissance à la baisse, majorité inquiète, sifflets lors des commémorations du 11-Novembre, dégradation de la note de la France... Comment rebondir quand on est dans les cordes ? A gauche, ils sont nombreux à se poser la question. A tel point que, selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, certains députés et ministres n’hésitent plus à le dire : il faut s’inspirer de la méthode… Sarkozy.
"J’attends toujours la phrase qui tue". "l faut en finir avec l’anti sarkozysme primaire". Non, ce n’est pas Brice Hortefeux ou Nadine Morano qui s’exprime ainsi, mais un conseiller de François Hollande. ce dernier tente de convaincre le président de faire, à nouveau, de l’Elysée un centre névralgique, le point de départ des décisions et des messages. A l’époque Sarkozy, les ministres recevaient des "éléments de langage" chaque matin sur leur portable avant d’aller faire une télé ou une radio, et ils récitaient la leçon. D’où un sentiment d’uniformité dans la ligne suivie.
Une anecdote illustre ce manque ressenti par les barons de la majorité. L’un d’entre eux, qui réclamait une note pour préparer une interview, a ainsi reçu un dossier d’arguments technocratiques incompréhensibles. Il en rigole encore : "j’attends toujours la phrase qui tue". Un député raconte, lui, comment il est passé pour un idiot à la télévision en défendant bec et ongles l’écotaxe. Deux heures plus tard, elle était suspendue.
Mais que fait Claude Sérillon ? Au tout début de l’année, après une série de couacs, François Hollande avait décidé de s’adjoindre les services d’un homme de télévision, le journaliste Claude Sérillon, au titre de conseiller spécial. Dix mois plus tard, les plus gentils de ses contempteurs se contentent de dire que ce dernier n’a pas encore prouvé son efficacité. D’autres sont moins conciliants, comme ce ténor du Parti socialiste qui se demande toujours ce que l’ancien présentateur du JT d’Antenne 2 faisait dans le sud pour assister à une corrida le jour où François Hollande devait gérer le cas Leonarda.
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Pour lui, l’ancien journaliste n’arrive pas à s’imposer dans le dispositif car il ne sait pas parler au parti et aux élus. Claude Sérillon serait-il du même avis ? Toujours est-il que la semaine dernière, le conseiller spécial du président a rencontré un groupe de jeunes députés qui souhaitent monter une troupe offensive pour porter la parole du président. Claude Serillon a noté la proposition.
Et si c’était Hollande le problème ? Mais le problème de communication ne vient peut-être pas de lui. François Hollande, chantre de la consultation, n’en fait pourtant qu’à sa tête et gère seul son expression politique. Le président ne croit pas au gourou, à la mise en scène, aux séquences. Il ne croit qu’au message et aux résultats. Mais, pour Caroline Roux, "une communication plus cadrée lui aurait peut être permis d’amortir le choc quand le message est ambiguë et que les résultats tardent à venir".