C'est le tout premier déplacement de campagne pour Ségolène Royal. La candidate de 2007 a donné, mardi à Marseille, un meeting de soutien à son ex-compagnon François Hollande. Une sorte d’échange de bons procédés. En perte de vitesse, la socialiste a, en effet, besoin de se placer au cœur du dispositif de Hollande pour exister. De son côté, le candidat doit, lui, se poser en rassembleur et endosser le costume de celui qui réunit toutes les sensibilités de son parti. Mais concrètement que peut apporter Ségolène Royal à François Hollande ? Comment le candidat compte-t-il l’utiliser ? Voici, ici, quelques éléments de réponse.
Sa mission : mobiliser "les quartiers"
Parler aux sans-voix, frapper aux portes dans les "quartiers", aller chercher ceux qui d’habitude ne vont pas voter : les soutiens de Ségolène Royal en ont fait leur spécialité en 2007 d’abord, puis, ensuite, lors de la primaire socialiste d’octobre dernier. Ségolène Royal a donc cette capacité à mobiliser des populations qui se déplacent rarement pour les urnes. "En 2007, les études avaient effectivement attesté de cette capacité de Ségolène Royal à fédérer dans les banlieues", explique à Europe1.fr Gérard Grunberg, politologue et chercheur au CNRS.
A Marseille, Ségolène Royal s'est donc rendue dans les quartiers nord de la ville où elle fit le plein de voix en 2007. Elle s’y rend, dit-elle, "pour redonner espoir à toutes celles et ceux qui ont été totalement oubliés depuis cinq ans". "Cette énergie dans les quartiers populaires, qui aujourd'hui ne sert à rien et se retourne contre les gens eux-mêmes, il faut la mobiliser", martèle l’ex-candidate à la présidentielle.
Sa mission : utiliser l'élan de 2007
Ce week-end, Ségolène Royal a aussi appelé ses fidèles de son association "Désirs d'avenir" à se mobiliser avec "loyauté et ardeur" pour la victoire de François Hollande à la présidentielle. "Nous voulons l'élection de François, à la tête du pays. Et je vous demande de vous mobiliser, même si je sais que nous avons été cruellement déçus, moi la première, par le résultat des primaires", a indiqué l’ex-candidate jouant de "Désirs d’avenir" comme de sa botte secrète pour se maintenir au centre de la scène politique.
Le réseau est toutefois "en perte de vitesse", analyse Gérard Grunberg. En revanche, en termes d’image, Ségolène Royal a "représenté, en 2007, quelque chose de nouveau. Il est donc important pour François Hollande de faire le relais avec l’ex-candidate socialiste", estime-t-il.