Le gouvernement en fait le pari : une fois la réforme des retraites définitivement votée, la mobilisation devrait faiblir, puis s'éteindre complétement. Voici les dates-clés par lesquelles compte passer l'exécutif pour digérer cette impopulaire réforme.
Une promulgation pour le 15
Le vote de la réforme - La réforme a été adoptée vendredi soir par le Sénat et sera votée par les deux chambres du Parlement après une commission mixte paritaire en milieu de semaine prochaine, mercredi ou jeudi selon Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique. L'exécutif français compte sur ce vote solennel pour faire taire le mouvement de protestation.
La promulgation - En envisageant un recours devant le Conseil constitutionnel, la réforme pourra ensuite être promulguée aux alentours du 15 novembre, a assuré Raymond Soubie sur Europe 1. La majorité affirme qu'un scénario identique au CPE, lorsque la loi sur le Contrat première embauche avait été promulguée par le président Jacques Chirac sans être appliquée, n'est pas envisageable. "Est-ce que le précédent fâcheux doit contraindre à penser que la loi de la République n'est pas la loi de la République ?", s'est ainsi interrogé Georges Tron sur i-Télé. "Avant le texte, ce n'est pas la loi de la République. Après le texte, c'est la loi de la République. La situation n'est pas la même", a renchéri le secrétaire d'Etat.
Un obstacle : la mobilisation des pétroliers et des syndicats
La mobilisation - La majorité fait le pari qu'une fois la loi votée, les opposants baisseront les bras. Elle est confortée par un sondage OpinionWay réalisé avant le vote du Sénat selon lequel 56% des Français souhaitent la fin du conflit social après l'adoption du texte par le Parlement, contre 43% qui souhaitent une poursuite du mouvement. Charles Foulard, délégué CGT chez Total, lui, ne se montrait pas aussi résolu dimanche, à la veille de nouvelles assemblées générales dans les raffineries. Selon lui, la crise du carburant pourrait durer encore des jours. Les syndicats ont également prévu une journée de grève le28 octobre et une manifestation le 6 novembre.
En ligne de mire : le remaniement
Le remaniement - Leremaniement, voulu par Nicolas Sarkozy, se fait de plus en plus proche. Il pourrait intervenir dans la foulée de l'adoption de la réforme des retraites. Officiellement, Nicolas Sarkozy "n'a pas fait son choix", comme l'a expliqué Claude Guéant, la semaine dernière. Mais en vantant dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles les qualités de François Fillon -"fidèle", "populaire" et qui entretient "une très bonne relation avec le Parlement"- en même temps que celles de Jean-Louis Borloo, le secrétaire général de l'Elysée a accrédité l'idée que ce dernier tenait la corde pour Matignon.