Racisme : Minute, la couverture de trop pour le gouvernement

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avec agences , modifié à
Jean-Marc Ayrault a saisi le parquet de Paris, qui a ouvert une enquête. Et Manuel Valls veut "agir contre" l'hebdomadaire d'extrême droite.

"Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". Cette phrase, d’un humour douteux, et qui fait référence à des incidents racistes ayant visé la ministre de la Justice s’étale en Une de Minute, à paraître mercredi. L’hebdomadaire d’extrême droite a déclenché, avec cette Une que beaucoup qualifient de raciste, un immense tollé. En première ligne désormais, le gouvernement.

Ayrault saisit la justice. Le Premier ministre a saisi le procureur de la République de Paris au sujet de cette Une, a annoncé Matignon dans un communiqué mardi soir.Ce dernier a d'ailleurs ouvert une enquête dès mercredi matin, pour "injure publique à caractère racial". Jean-Marc Ayrault dit agir "en application de l'article 40 du code de procédure pénale" afin "de porter ces faits susceptibles de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial", précise le communiqué. "Les attaques racistes sont insupportables et scandaleuses. Je les condamne avec la dernière énergie et je suis plus que jamais aux côtés de Christiane Taubira", avait indiqué Jean-Marc Ayrault un peu plus tôt.

Valls également à la manoeuvre. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé de son côté que le gouvernement étudierait "dans les heures qui viennent" les moyens d'"agir contre la diffusion" de Minute. "La 'Une' de ce journal d'extrême droite (...) est révoltante et même insupportable, pas seulement pour la personne qu'elle attaque, mais par l'aspect répulsif que cela provoque", a-t-il dit à son arrivée à un colloque de députés socialistes, en compagnie de Christiane Taubira.

 

Déjà des plaintes dans les tuyaux. SOS Racisme a annoncé dans l’après-midi son intention de porter plainte. Contre Minute. Pour l’association, cette nouvelle provocation "confirme que les insultes envers la garde des Sceaux n'étaient pas un acte isolé". "Il y a bien une stratégie globale de l'extrême droite, qui tente de légitimer l'utilisation de la haine raciale comme forme acceptable du débat démocratique", écrit l'organisation.

Par ailleurs, le Parti socialiste a appelé à porter plainte sans délai pour obtenir une suspension des ventes, et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) demande au parquet d'ouvrir des poursuites pour provocation à la haine raciale. "Dans un climat où les messages racistes ne cessent de se répandre, comment accepter que des milliers de kiosques diffusent cette 'une' abjecte ?", déclare son président Jonathan Hayoun dans un communiqué. "Il est urgent de mettre fin à cette recrudescence des propos haineux. La pénalisation de cette publication est une étape cruciale", ajoute-t-il.

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