Anne-Sophie Leclère est toujours officiellement membre du Front national. Pourtant, le parti d’extrême droite avait annoncé à grands cris l’exclusion de sa désormais ex-candidate aux municipales à Rethel, dans les Ardennes, après un dérapage raciste de la jeune femme dans un reportage diffusé sur France 2. Cette exclusion ne devrait finalement être effective que le 3 décembre, selon les informations d’Europe 1. L'ex-candidate devrait comparaître devant une instance interne en forme de conseil de discipline..
Neuf membres. Car le FN veut faire les choses dans les règles. Pour justifier le délai entre la suspension de sa candidate et son exclusion effective, le parti invoque des statuts à respecter, mais aussi la nécessité de trouver une date qui convienne aux neuf membres de ce mini-tribunal.
Trois ex-candidats sur le gril. Anne-Sophie Leclère ne sera pas la seule à devoir s’expliquer. Mais c’est sans aucun doute son affaire qui avait le plus défrayé la chronique. Lors d’un reportage mi-octobre, elle avait défendu un photomontage montrant une photo d’un bébé singe et une photo de Christiane Taubira côte à côte, avec les mentions "A 18 mois" et "Maintenant".
A ses côtés, se trouveront François Chatelain, ex-candidat à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, et Joris Hanser, ex-candidat à Rixheim, dans le Haut-Rhin. Le premier avait publié sur Facebook une photo d’un drapeau israélien en feu.
Le second paye lui plusieurs mois de dérapage sur Twitter. Il avait notamment osé un parallèle douteux avec l’Occupation après la victoire du candidat FN à Brignoles, ou donné sa recette pour "Enflammer le repas de Noël : 'La Seconde Guerre mondiale, ce n’est pas que la Shoah'. Hambourg, Dresde, Nagasaki, Hiroshima, Manille."
"On doit être sérieux, car on est guettés". Normalement, ils seront tous exclus au nom de l’exemplarité. "On doit être sérieux avec ça, car on est guettés comme un lapin qui sort du terrier", confie un dirigeant. Qui relativise ces erreurs de castings en expliquant qu’au FN, il n’y a pas plus de racistes qu’avant. Le problème pour eux, c’est qu’avec les réseaux sociaux, ils sont vite repérés. D’où les consignes répétées de vigilance venues de la direction.