Les députés UMP ne sont pas d'accord avec une décision du Premier ministre et ont mis les moyens pour se faire entendre. Ils ont fait comprendre à François Fillon qu'ils étaient contre les nouvelles mesures en faveur de la sécurité routière, et notamment le retrait des panneaux signalant la présence de radars fixes. Un chahut qui a porté ses fruits : le Premier ministre a accepté de faire un pas en organisant une réunion de concertation.
A un an de la présidentielle et des élections législatives qui suivront, plusieurs députés de la majorité se sont faits les porte-parole du "mécontentement" des électeurs. Jean-Marc Roubaud a ainsi dénoncé le "manque d'écoute" du Premier ministre. Il a demandé de "suspendre" ces mesures impopulaires.
Pour certains députés, faire la chasse aux excès de vitesse n'est pas la solution. "Ce n’est pas la vitesse en elle-même, le problème c’est de savoir pourquoi il y a des gens qui conduisent sous l’emprise de l’alcool, sous l’emprise de la drogue. Ça, ce sont les vrais débats et nous devons véritablement nous en saisir", a insisté le député Jacques Myard, au micro d'Europe 1.
Un Premier ministre "énervé et non applaudi"
Des menaces qui ont visiblement énervé le Premier ministre. "Pour la première fois, j'ai vu le Premier ministre énervé et non applaudi", a commenté Richard Mallié. François Fillon a souligné que les décisions avaient été prises "avec le président de la République". "Il y a des moments dans la vie politique où on doit assumer ses responsabilités. Il n'est pas question de revenir" sur la suppression des panneaux annonçant les radars, a-t-il lancé.
Pour calmer la grogne, le patron des députés UMP, Christian Jacob, a proposé la tenue d'une réunion des parlementaires de la majorité avec Claude Guéant sur les modalités des mesures prises. Une proposition aussitôt actée par François Fillon. La réunion aura lieu mercredi midi à l'Assemblée nationale.