La fronde d’une grande partie des députés UMP a apparemment eu raison de la volonté gouvernementale. Après plusieurs jours de polémique sur le démontage des panneaux signalant la présence de radars automatiques, Claude Guéant a en effet annoncé mardi lors d’une réunion avec les parlementaires du parti présidentiel que l’opération était suspendue jusqu'à "une concertation locale". Des applaudissements nourris ont accueilli cette annonce ministérielle. Jusqu'à présent, 36 panneaux ont déjà été démontés.
Au cours de la même réunion, François Fillon a tout de même prévenu qu’il "ne reviendrait pas sur la fin de la signalisation systématique des radars" à terme. Le gouvernement a donc décidé de couper la poire en deux, en se servant des 1.000 radars pédagogiques non pénalisants dont l’installation a été annoncée dimanche sur Europe 1 par Claude Guéant.
Officiellement, ce n'est pas un "changement de cap"
Le ministre de l'Intérieur, invité du journal de 20 heures sur France 2 mardi, a bien précisé qu'il ne s'agissait pas d'un "changement de cap". "Le gouvernement a pris des décisions afin de renforcer la sécurité routière et il est déterminé à les mettre en œuvre", a ainsi martelé le ministre de l'Intérieur. Dans le détail, "s’agissant de panneaux qui signalent la présence de radars fixes, je confirme qu’ils seront bien enlevés simplement quand il a été décidé de mettre en place en même temps des radars pédagogiques qui signalent à l’automobiliste la vitesse à laquelle il roule", a précisé Claude Guéant.
A terme, chaque panneau de signalisation sera donc remplacé par ces nouveaux outils, indiquant aux automobilistes leur vitesse. Mais il y aura aussi au final plus de ces radars pédagogiques que des radars répressifs. Et l'automobiliste ne saura donc pas si, derrière un radar pédagogique qu'il franchit, il est susceptible d'être flashé.
"Une proposition très intelligente"
"C’est une proposition très intelligente, qui permettra de faire baisser le nombre de morts sur la route", veut croire Philippe Meunier, l'un des meneurs de la fronde et signataire de la lettre envoyée au Premier ministre lundi. "Quand on aura un panneau pédagogique, on lèvera le pied parce qu’on ne saura pas s’il y a un radar fixe derrière ou pas", reformule sur Europe 1 le député du Rhône, qui s'en est pris aux "ayatollahs qui partent du principe que quand on aura 0km/h de vitesse, on aura zéro mort".
Un avis partagé par Richard Mallié, qui était à l'origine de la lettre signée par quelque 80 députés et adressée au Premier ministre. "Je dis qu'il y a une avancée phénoménale", a réagi le député des Bouches-du-Rhône.
Une mission d'information sur les causes des accidents de la route sera par ailleurs créée, a annoncé le gouvernement, qui a fait part de sa volonté de discuter avec les représentants des automobilistes et les fabricants d'avertisseurs de radars. De quoi désamorcer les tensions.