"S’il y a eu de l’argent liquide pour le financement politique, c’est inacceptable et hors-la-loi" a estimé Jean-Pierre Raffarin, invité à s’exprimer mardi sur Europe 1, quelques minutes après la publication par Mediapart d’une interview explosive de l’ex-comptable du couple Bettencourt. Cette dernière évoque notamment un épisode remontant au 26 mars 2007, mettant en scène Eric Woerth. Celui-ci, alors trésorier de l'UMP, se serait vu remettre par Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de l’héritière de l’Oréal, une somme de 150.000 euros en espèces.
"Le président doit s'exprimer"
"Maintenant que la justice fasse son travail" a-t-il conclu, estimant par ailleurs que "le départ d’Eric Woerth fragiliserait la réforme des retraites". L'ancien Premier ministre a également estimé qu'il fallait que le président de la République "s'exprime très vite" après les derniers rebondissements de l'affaire Bettencourt.
"L'Etat et la transparence"
D’une manière plus générale, Jean-Pierre Raffarin a assuré que les choses allaient dans le bons sens : "Notre pays a énormément progressé sur la transparence" a indiqué l’ancien Premier ministre. "Au fond, qu’est ce qui se passe aujourd’hui ?" Il n’y a plus d’argent liquide, de gens dans les cabinets ministériels qui sont payés avec des enveloppes, des fonds secrets" a-t-il ajouté.
Logements de fonction
Interrogé sur le train de vie des ministres et les démissions d’Alain Joyandet et de Christian Blanc, Jean-Pierre Raffarin a vanté sa doctrine quand il était au gouvernement : "Quand j’étais Premier ministre, j’ai défini une règle simple pour les logements de fonction : pas de logements de fonction pour quelqu’un qui a une habitation à Paris. En revanche, quelqu’un qui est nommé parce qu’il vient de Châteauroux ou de Gap, on doit l’aider à se loger mais dans des dimensions raisonnables".
"Un gouvernement resserré"
Sur le futur remaniement, prévu en octobre prochain, le sénateur de la Vienne est revenu sur la défaite de l'UMP aux régionales."Je pense que nous payons le fait qu'il n'y ait pas eu de remaniement après les élections régionales" a déclaré Jean-Pierre Raffarin. "Après un échec de cette nature, un remaniement donne un message aux Français qu'on les a écouté" a-t-il ajouté poursuivant que le président de la République devrait "préparer à la date qui lui conviendra, un gouvernement resserré, un gouvernement expérimenté, qui respecte les règles d'éthiques".