Jean-Pierre Raffarin, qui publie ces jours-ci un livre intitulé Je marcherai toujours à l'affectif. Souvenirs, dans lequel il revient notamment sur son expérience de Premier ministre - « Matignon, c'est l'enfer » - s'est prêté au jeu du grand entretien hebdomadaire du JDD.fr.
Après la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy, le vice-président du Sénat lui donne un conseil : « que le président ne bride pas l'affectif du candidat ». « Plus il sera candidat, plus l'orientation sera celle du projet et moins on reviendra sur le bilan du quinquennat », juge-t-il en outre, estimant que Nicolas Sarkozy est « en situation d’union ». D’ailleurs, Jean-Pierre Raffarin en est convaincu, « Nicolas Sarkozy a la force de battre François Hollande » , notamment car il est « une bonne réponse à la crise ».
Interrogé sur les critiques d’un début de campagne très à droite, Jean-Pierre Raffarin estime que « les campagnes commencent toujours par conforter les bases politiques du noyau dur ». « J'ai toujours pensé que le match se jouait au centre dans les derniers jours », précise-t-il. Quant au recours au référendum, il estime que « la question doit être claire ». « Il y a des sujets qui s'y prêtent moins que d'autres. La réponse oui-non exclut par définition les raisonnements de nuance », juge-t-il.
Le sénateur de la Vienne revient par ailleurs sur l’abandon d’Hervé Morin, voyant là « un choix raisonnable ». Commentant l’échec de l’ancien ministre à faire « exister ce message du centre », il déclare : « Je ne crois pas que ce soit un problème personnel d’Hervé Morin, mais un problème d’espace politique. Nicolas Sarkozy a grignoté une partie du centre (…) l’autre partie étant grignotée par François Bayrou ». Quant à Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin juge qu’il doit « apprécier si le public est là ou pas ». « C’est sa responsabilité », conclut-il.