Jean-Pierre Raffarin, qui a annoncé vendredi sa candidature à la présidence du Sénat, était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach, mardi sur Europe 1. A quelques heures du vote de confiance décisif pour le gouvernement de Manuel Valls, l'ancien Premier ministre a incité le locataire de Matignon à "engager une action économique très forte aujourd'hui, car il va sans doute avoir la confiance des socialistes, mais il n'a plus la confiance du pays, et pour avoir la confiance du pays, il faut se mobiliser sur l'essentiel, c'est-à-dire l'emploi".
>> LIRE AUSSI - Sénat : Raffarin candidat à la présidence
"Il ne serait pas bon pour le pays d'avoir aujourd'hui une crise politique en plus de la crise économique. Je crois que personne n'a vraiment intérêt à l'échec du gouvernement. La situation est extrêmement grave", a affirmé Jean-Pierre Raffarin, pour qui "le pays est très inquiet". Pour autant, "je ne vois pas, dans ce qui est actuellement proposé, de véritables solutions. Et c'est pour ça que l'inquiétude monte dans le pays", a-t-il également critiqué.Pour le sénateur, Manuel Valls doit aller chercher la confiance des Français "par l'action". "Il faut aller la chercher dans le concret. Les Français ne veulent plus de l'idéologie, ils ne veulent plus de discours", a-t-il martelé. Or, "nous ne voyons rien venir sur le plan du concret économique et social", a-t-il déploré.
UMP : "je veille à avoir une position de neutralité". Alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à revenir sur la scène publique, Jean-Pierre Raffarin s'est posé en arbitre entre les prétendants à la tête de l'UMP. "Je suis l'un des présidents de l'UMP et je veux que ces élections soient sereines, donc je ne privilégie personne mais je respecte tout le monde", a-t-il déclaré. "Je voudrais surtout que notre parti sorte de la crise par un peu de sagesse, par de la transparence".
"Si Nicolas Sarkozy veut être candidat, il est tout à fait légitime pour l'être à la tête de l'UMP. Je le respecte, je n'ai pas d'hostilité à sa candidature, mais je veille à avoir une position de neutralité", a ajouté Jean-Pierre Raffarin. "Il est clair que Nicolas Sarkozy a beaucoup réfléchi sur son quinquennat, sur ses projets. Il va revenir avec des idées nouvelles, avec des attitudes nouvelles", a-t-il admis. "On a besoin de lui parce qu'il a vrai un leadership. Il y a d'autres candidats que la démocratie puisse sereinement imposer".
>> L'interview en intégralité :