Raffarin, "pas un VRP" de la Chine

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Hélène Favier , modifié à
Pour Jean-Pierre Raffarin, la France n'en fait pas "trop" avec la visite d'Etat de Hu Jintao.

"Je ne suis pas un VRP de la Chine. Celui qui a dit cela n'a rien compris", s'est offusqué Jean-Pierre Raffarin, vendredi sur Europe 1. L'ancien Premier ministre, qui oeuvre de longue date pour une réconciliation franco-chinoise, s'attèle à faire taire les critiques qui accusent Paris de trop en faire pour la visite d'Etat du président chinois Hu Jintao et surtout d'occulter la question des Droits de l'Homme.

"Il ne faut pas donner des leçons occidentales"

La diplomatie d'allégeance ? "Tout cela, ce sont de vieux débats. La génération d'avant parlait déjà de cela, sans regarder ce qu'il se passe en Chine", a poursuivi Jean-Pierre Raffarin.

Certes, "il y a encore beaucoup de problèmes sur les droits de l'homme (...). Mais, il ne faut pas donner des leçons occidentales, il faut accompagner l'ouverture de la Chine", a-t-il ajouté, précisant : "Le système n'est pas satisfaisant, mais il progresse. (...) Allez marcher dans les rues de Pékin (...), vous verrez qu'il a beaucoup plus de libertés".

"Une nouvelle donne mondiale"

Il faut bien comprendre que "les jeunes Français auront une part d'Asie dans leur avenir". "Il faut qu'ils se préparent à cette nouvelle donne mondiale, la Chine est en train de devenir la première puissance économique mondiale. C'est un fait. La France ne pourra pas l'empêcher, elle doit se préparer, à la fois pour défendre ses idées et pour comprendre la Chine", a martelé le sénateur UMP.

Egalement interrogé sur le futur remaniement, Jean-Pierre Raffarin a estimé que François Fillon était "un bon Premier ministre", mais qu'il fallait cependant un "remaniement significatif".

Faut-il changer de Premier ministre ?

Il faut passer à "l'acte II du quinquennat", a insisté le sénateur UMP avant d'ajouter : "L'acte I était celui de la réforme. Mais aujourd'hui, il faut rassembler, dégager une vision d'avenir, il faut présenter aux Français la perspective vers laquelle on conduit la France ".

"Le président ne doit pas avoir peur de faire un choix. Très souvent, il y a une tentation conservatrice qui consiste à ne pas faire trop de choix", a-t-il estimé évoquant un changement possible de Premier ministre, pour lequel François Fillon fait aujourd'hui figure de favoris.