Le ministre du Travail François Rebsamen a semé la confusion, jeudi, au sujet du compte pénibilité. En déclarant que les petites entreprises n'auraient pas à remplir de fiches individuelles à partir de juin, ses propos ont été interprétés à tort comme une remise en cause du dispositif.
Une erreur d'interprétation ? Lors de l'assemblée générale de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Rebsamen s'est dit prêt à "supprimer des critères" du compte pénibilité s'ils se révélaient "inapplicables". Il a aussi indiqué qu'il n'y aurait "pas de fiche pénibilité à remplir pour les petites entreprises à partir du mois de juin", selon un tweet de la Capeb. Pour le site de la revue spécialisée Batiactu, cette déclaration a été interprétée comme la fin pure et simple du compte pour les petites entreprises et saluée par des applaudissements dans la salle. Le ministère y a vu une "interprétation abusive" et souligné que le ministre avait simplement réaffirmé son souhait d'une simplification du dispositif.
Un million de salariés en 2015. Mesure emblématique de la réforme des retraites de 2014, le compte pénibilité permet aux salariés ayant exercé des métiers pénibles de pouvoir se former, travailler à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite, en cumulant des points pendant leur carrière.
Depuis le 1er janvier, les salariés exposés à quatre facteurs - travail de nuit, travail répétitif, en horaires alternants ou en milieu hyperbare (comme les travaux sous-marins) -, ont droit à un compte. Les six autres facteurs (postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes, bruit) entreront en vigueur en 2016. Le compte est réservé aux salariés du privé. Le gouvernement a estimé qu'il profiterait "à près d'un million de salariés dès 2015 et 3 millions dès 2016".
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