Le contexte. Les consultations sur la réforme fiscale démarrent lundi à Matignon. Jean-Marc Ayrault, qui "en a marre d’être pris pour un nul", dixit un de ses proches, a tenté de reprendre la main la semaine dernière en annonçant cette remise à plat de la fiscalité. En présentant cette réforme sans avoir au préalable consulter Bercy, le Premier ministre s'est mis volontairement en première ligne. Et entend bien garder le rôle principal dans ce qui est présenté comme le grand chantier du quinquennat. "Il a repris l'initiative et il va la conserver", assène un de ses plus proches collaborateurs à Europe 1.
Au menu des discussions. Avec cette réforme, Jean-Marc Ayrault promet "des règles plus justes, plus efficaces et plus lisibles" en matière d'impôts, mais veut aussi parler du "financement de la protection sociale, de la dépense publique, d'investissements, d'emploi, de formation professionnelle, de pouvoir d'achat". Vaste sujet qui sera abordé lundi et mardi avec les partenaires sociaux puis jeudi et vendredi avec les présidents des groupes politiques.
Des ministres associés mais … Après son coup de force de la semaine passée et même s'il entend garder la mainmise sur la réforme, Jean-Marc Ayrault a associé plusieurs ministres à sa grande refonte fiscale. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, celui du Budget, Bernard Cazeneuve, le ministre du Travail Michel Sapin, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine et le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
Premières annonces cet été. L'objectif est d'aller vite. Il n'y aura donc pas de longues concertations au sein d'une commission ou d'un groupe d'experts. Une feuille de route sur les découpages et les objectifs de cette refonte fiscale sera présentée d'ici juillet. Et les premiers changements seront inscrits dans le budget 2015.
Pour Ayrault, c'est quitte ou double. Selon les informations d'Europe 1, Jean-Marc Ayrault fera des points réguliers à la presse sur l'avancée de la réforme. Manière de souligner, dans l'entourage du Premier ministre, qu'il serait opportun que ce soit lui qui mène cette réforme à terme, sachant qu'elle s'étalera sur tout le quinquennat. Jean-Marc Ayrault tient-il son bouclier anti-remaniement ? Il lui reste quelques mois pour convaincre le président.