"J'ai fait des visites en haut-lieu (...) on m'a laissé entendre des choses", assure la conseillère générale UMP.
Elle n'est pas une perdante. "J'aurai voulu rester encore deux ans. J'ai des projets en route. La bataille n'est pas perdue. Nous ne sommes pas des perdants." Bernadette Chirac ne compte pas se laisser faire. Mais le canton corrézien d'où elle est élue conseillère générale doit bel et bien être supprimé, victime de la future réforme territoriale. Et l'épouse de Jacques Chirac, qui assistait mardi à une conférence de presse aux côtés de François Sauvadet, président de la Côte d'Or, qui publie un livre noir de cette réforme, s'estime trahie.
"Je ne m'attendais vraiment pas à ce que mon canton soit supprimé. J'ai fait des visites en haut-lieu. On ne m'a pas donné d'assurances, mais on m'a laissé entendre des choses", explique Bernadette Chirac, qui a rencontré François Hollande et les équipes du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Une réforme "ruralicide". L'épouse de l'ancien président de la République perdra son fief corrézien en raison de la loi du 17 mai 2013 qui supprime la moitié des cantons de France, dont le nombre passe ainsi de 3.971 à 2.068, et qui prévoit l'élection dans chacun de ces nouveaux cantons d'un binôme composé d'un homme et d'une femme. Les prochaines élections cantonales, qui s'appelleront désormais départementales, doivent avoir lieu en mars 2015.
La menace. "Si notre démarche n'aboutit pas, je dirai ce que je pense aux médias. Si je tombe dans la trappe, je dirai un certain nombre de choses. Ce n'est pas une forme de menace. Si on est éliminé, c'est pour des raisons précises. Il faudra les dire", a-t-elle également insisté. "Je pense que mon âge a joué. J'ai de moins en moins l'espoir. Il aurait mieux valu me dire vous avez fait votre temps ", a encore taclé Bernadette Chirac, âgée de 80 ans.
Le député UDI (centriste) François Sauvadet, entouré de plusieurs présidents de conseils généraux UMP, UDI et divers droite, a présenté mardi un "livre noir sur le redécoupage des cantons de France" dans lequel il dénonce le "coup de force" du gouvernement et qualifie la réforme de "ruralicide". L'opposition envisage de déposer des recours auprès du Conseil d'Etat.
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