L'UMP réclame un référendum. C'est un sujet qui a le mérite de les mettre tous d'accord. De Jean-François Copé à François Fillon, en passant par Jean-Pierre Raffarin, la plupart des ténors de l'UMP réclament la tenue d'un référendum sur la réforme territoriale. François Hollande a déclaré mardi matin qu'il avait "demandé au Premier ministre Manuel Valls d'accélérer" le rythme de cette réforme, ce qui implique de reporter les élections régionales et départementales de 2015 à 2016.
"On nous parle d'un big bang institutionnel. Pourquoi pas, mais alors ça doit être avec à la clé un référendum, ça doit être à la clé avec la consultation de tous les Français". "C'est l'avenir de nos institutions qui est en jeu et pas simplement un bout de loi, uniquement par convenance personnelle, pour le président de la République qui a peur de perdre les élections en 2015", a réagi Jean-François Copé. Invité d'Europe 1 mercredi matin, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a aussi mis au défi le chef de l'Etat d'organiser un référendum. "Puisque le président veut en faire un grand événement, qu'il fasse donc un référendum, qu'on interroge le peuple sur une nouvelle organisation territoriale" et ce, "le plus vite possible !", s'est exclamé le sénateur de la Vienne.
Bertrand ressort sa proposition de loi. Pour mettre un peu plus la pression sur François Hollande, Xavier Bertrand a indiqué mercredi sur i>TELE qu'il déposerait la semaine prochaine à l'Assemblée une proposition de référendum sur la réforme territoriale. Si François Hollande "est sincère", "il faut qu'il donne la parole au peuple français tout de suite et on n'a pas besoin de reporter les élections", a estimé le député-maire de Saint-Quentin.
>>> Mais recourir au référendum pourrait se transformer en piège pour François Hollande. Voici pourquoi.
Pas touche à ma région. Comme souvent, quand on demande aux Français s'ils sont pour une simplification du millefeuille administratif, ils répondent oui. Selon un sondage LH2 paru début avril, les Français se déclarent majoritairement favorables, en principe, à un redécoupage territorial tout en contestant les différents contours qu'il pourrait prendre. Ainsi, 74% des sondés se disent défavorables au rétrécissement de leur région et 77% refusaient sa disparition pure et simple, ce qui montre un fort attachement des Français à leur région.
Un exercice périlleux. "Le référendum, qui est prévu par la Constitution, est toujours périlleux car on n'est jamais sûr que les Français répondent vraiment à la question qui leur est posée" (…) Quand on organise un référendum, les aléas de la conjoncture économique et sociale, la popularité du pouvoir exécutif au moment du référendum font qu'il faut faire attention". Le constat est dressé par le nouveau secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale André Vallini. Ce proche de François Hollande rappelle d'ailleurs que "depuis le général De Gaulle, les référendums ne sont pas toujours l'arme la plus efficace quand on veut réformer le pays".
Souvenez-vous en 1969. Le 27 avril 1969, les Français disent non à 54% à la réforme du Sénat et à la régionalisation que leur propose de Gaulle. Comme il s'y était engagé en cas de vote négatif, prenant acte du résultat, le général démissionne le 28 avril 1969 par un communiqué laconique depuis Colombey-les-Deux-Églises : "Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi".
INTERVIEW - Les régionales auront-elles lieu en 2016 ?
L'INFO - Le gouvernement veut 12 régions au lieu de 22
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DÉCRYPTAGE - Régions, départements : la réforme qui ne fâche pas tant que ça