Le suspense perdure sur la future carte des régions. Après un premier tour de piste et de vifs débats en juillet dernier, la réforme territoriale est revenue mardi au Parlement. La commission spéciale du Sénat chargée de ce projet de loi territoriale a pris sa gomme et retouché à sa guise la carte votée par l'Assemblée nationale.
Résultat : une carte de 15 régions, au lieu de 13. La commission a notamment fait réapparaître l'Alsace, qui devait initialement fusionner avec les régions Champagne-Ardenne et Lorraine, au grand dam de milliers Alsaciens qui ont manifesté contre la réforme le 11 octobre. Les sénateurs ont également séparé les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, qui devaient elles aussi fusionner.*
>> La carte des régions adoptée par le Sénat en commission :
En opposition frontale. Cela ne préjuge en rien de la version définitive, car in fine, ce sont les députés qui auront le dernier mot. Pour autant, il ne faut pas évacuer la dimension politique de cette fronde sénatoriale. D'abord, le palais du Luxembourg se positionne une fois de plus en opposition frontale avec l'Assemblée nationale sur la réforme territoriale.
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Ensuite, il s'agit du premier test de cohabitation entre un Sénat fraîchement repassé à droite et l'exécutif. Le nouveau président du Sénat, Gérard Larcher, avait annoncé la couleur. Si le gouvernement est prêt à faire des compromis sur ce texte, le Sénat choisira la voie de l'apaisement sur d'autres projets de loi, avait-il expliqué en substance. Dans le cas contraire, le patron des sénateurs menace le gouvernement d'une guérilla parlementaire jusqu'à la fin du quinquennat.
Examen en séance la semaine prochaine. L'exécutif est donc coincé entre une majorité étriquée à l'Assemblée nationale et un Sénat bien décidé à peser. Prochaine étape : l'examen du texte par la chambre haute en séance plénière, la semaine prochaine. A cette occasion, le Premier ministre Manuel Valls viendra défendre sa réforme en prononçant une déclaration devant les sénateurs.