Après les annonces, la feuille de route : c'est le message que semble vouloir faire passer l'exécutif en ce début de semaine. François Fillon a dévoilé quelques éléments lundi. Et Nicolas Sarkozy a convoqué mardi tous les députés de la majorité à 11h30 pour détailler les deux projets de loi annoncés dimanche soir, selon une information du JDD.fr.
Première étape de ce "service après-vente" : François Fillon a donc convoqué lundi plusieurs ministres pour "détailler le calendrier de mise en oeuvre des décisions annoncées dimanche par le président de la République". Le Premier ministre a commencé par indiquer que la révision de la prévision officielle de croissance pour 2012 était ramenée de 1% à 0,5%. Cette révision "permet de prendre en compte la détérioration de la situation économique", selon l'hôte de Matignon.
Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé la présentation en Conseil des ministres le 8 février d'un collectif budgétaire destiné à mettre en œuvre le plan de relance de l'économie annoncé dimanche soir par Nicolas Sarkozy, et notamment les mesures sur la TVA et la CSG. "Le gouvernement présentera un projet de loi de finances rectificatif ainsi qu'un projet de loi sur les mesures relatives au logement", a précisé le Premier ministre.
Une hausse de la TVA au 1er octobre mais...
Dimanche soir, Nicolas Sarkozy s'est déjà engagé sur un calendrier concernant la hausse de la TVA : "cette mesure n'entrera en application qu'au 1er octobre", a-t-il déclaré. Le président n'a toutefois pas précisé à quel moment interviendrait la baisse des charges patronales présentée comme un pendant de la hausse de la TVA visant à augmenter la compétitivité des entreprises. Contacté par Europe1, le ministère du Travail n'a pas été en mesure de répondre dimanche soir, le Premier ministre devrait donner des précisions lundi après-midi. La question est cruciale : si la baisse des charges patronales intervenait au moment du vote de la future loi, courant avril vraisemblablement, se poserait alors le problème du financement de la politique familiale jusque octobre.
"Précipitation", "emballement"
A trois mois de la présidentielle, du côté de l'opposition, on critique justement autant les mesures que le calendrier. "Pourquoi changerait-il de politique à 80 jours d'une élection?", a fait mine de s'interroger lundi matin Martine Aubry. "Il a commencé en aidant les plus privilégiés, avec notamment le bouclier fiscal, et il termine en faisant payer les classes populaires et moyennes", a déploré la première secrétaire du PS en pointant "une erreur économique et une profonde injustice sociale".
Dès dimanche, lors du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd’hui en France, François Bayrou avait taclé "l'emballement" présidentiel : "ces mesures de dernière minute, avant une élection présidentielle et qui ne seront pas appliquées avant une élection présidentielle, ça donne une impression d'affolement, d'improvisation", a estimé le candidat du Modem.
A droite, le candidat et ex-Premier ministre, Dominique de Villepin pourtant favorable à une hausse de la TVA a, lui aussi vilipendé la "précipitation" de Nicolas Sarkozy : "ce que je crains, c'est que ces idées soient gâchées par la précipitation", a-t-il mis en garde sur i>Télé en plaidant pour une hausse de 2,5 points.